Extrêmement fort et incroyablement près par Nina in the rain
Je ne vous apprendrai rien en disant que certains romans restent dans la PàL des années par crainte de ne pas les apprécier à leur juste valeur Extrêmement fort et incroyablement près fait partie de ceux-là, chef d'œuvre proclamé de la littérature américaine. J'avais envie de le lire parce que j'aimais la couverture, parce que tout le monde m'en disait du bien, parce que Safran Foer est assez chic maintenant. Mais d'un autre côté je n'avais pas envie de le lire parce que je n'aimais pas le thème (j'en ai ras le popotin des romans américains sur le 11 septembre, un peu comme des romans français sur la Seconde Guerre Mondiale en fait) parce que tout le monde m'en disait du bien et parce que Safran Foer est assez chic maintenant. Au final, cette dualité ne m'a pas quittée tout au long du roman. Comme dirait le héros, j'ai alterné entre mille dollars et les semelles de plomb. Je me suis retrouvée face à mon dilemme habituel: j'aime la littérature contemporaine, j'aime les phrases bien construites. Les parties où le petit garçon est le narrateur m'ont comblée. Celles du grand père aussi. Je suis rentrée dans l'histoire, me suis attachée à eux, j'ai goûté avec beaucoup de plaisir à l'inventivité de Safran Foer et à sa prédilection pour la langue et ses jeux. Les autres parties m'ont insupportée, au point parfois de sauter des pages.
Du coup je sors assez mitigée de cette lecture et je ne sais pas trop dire si j'ai réellement aimé ou pas. J'ai en tout cas retrouvé pas mal d'éléments de L'Histoire de l'Amour de sa compagne Nicole Krauss (paru la même année) que j'avais beaucoup aimé. C'est une lecture assez positive, mais je ne suis pas persuadée que je le relirai. Je n'ai pas trouvé le souffle ou la beauté absolue que j'imaginais déceler dans ces pages et même si j'ai trouvé le texte fort, il ne restera pas dans mes favoris.
C'était une lecture commune avec Ingannmic.