Fé, quatorze ans, vie légèrement en marge du monde dans lequel elle évolue. Elle voue un grand amour à son violoncelle, partage son temps entre les bizarreries de Lucie et le magasin de tissus où elle aide sa mère à choisir les pièces les plus moches possibles sont cette dernière tire des tee-shirts originaux qu’elle vend sur internet. C’est lors d’une de ces virés tissus que Fé découvre un petit salon de coiffure dans un petit coin reculé de la foule, presque coupé du reste du monde. A l’intérieur, Félixe, à peine plus âgé qu’elle lave les cheveux des clients. L’attirance est immédiate.
Fé M Fé est le récit d’une rencontre et d’un premier amour. Mais c’est aussi un roman « tranche de vie » dans lequel on suit une jeune héroïne atypique et son petit cercle de proches. Amélie Dumoulin nourrit ainsi son environnement de liens familiaux forts et d’amitiés aussi rares que précieuses. Les différents personnages amènent chacun une couleur différente à l’histoire et permettent à l’auteure d’aborder des thèmes divers, éléments perturbateurs ou formateurs tels que la dépression d’un proche ou le besoin de connaître ses racines.
Si les premières pages m’ont surprise, j’ai vite été séduite par la plume de l’auteure, très familière, sincère et naturelle. Le langage coloré du français québécois nous plonge littéralement dans le quotidien de ces personnages vivant dans un quartier de Montréal, le Mile End, ne nous les rendant que plus réels. C’est aussi un excellent moyen de voyager en nous immergeant dans la langue du pays où se déroule l’histoire. Au final on se rend compte que certains mots inconnus n’ont besoin d’aucune traduction tant leur interprétation fait sens. Et pour les mots les plus compliqués, on pourra toujours se rapprocher du lexique proposé en début d’ouvrage.
Je remercie Babelio et les éditions Québec Amérique de m’avoir permis de faire la connaissance de Fé et de son univers coloré.