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J'aime les polars réussis lorsqu’ils parviennent à me happer dans la lecture, qu’ils réussissent à me faire oublier l’heure qu’il est, le besoin de manger, toutes ces petites choses que j’avais pu prévoir de faire dans cette journée de week-end prolongé à la météo mitigée, et que seuls quelques impératifs parviennent à me faire reposer le livre temporairement. Je reviens alors vers le fauteuil ou le canapé en trottinant, pressé de me replonger dans une histoire aussi sordide que passionnante, comme une série télévisée captivante dont on serait incapable de s’empêcher de voir l’épisode suivant.


Tassi est un gendarme aujourd’hui à la retraite, divorcé, alcoolique en déclin, abîmé par la vie après qu’il eu causé la mort de sa fille dans un accident de voiture alors qu’il était alcoolisé, bien des années auparavant. À la fin de sa carrière, il aura bouclé l’enquête de la disparition d’une jeune enfant en arrêtant, le cadavre dans les bras, Gabin Lepage, marginal du village et coupable idéal qui ne tarda pas à signer des aveux.


Quelques années plus tard, et alors qu’il s’est brutalement sevré de l’alcool lorsque son médecin lui annonça une cirrhose, il entend parler d’une autre affaire dans la région, une adolescente plus âgée mais dont les lésions si particulières ayant fuitées dans la presse lui reviennent comme un flashback. Il en est convaincu, il ne peut que s’agir du même bourreau. Et Lepage étant toujours en prison, cela ne peut signifier qu’une chose : il a fait condamner le mauvais homme.


Pour autant, son passé à la gendarmerie ne plaide pas en sa faveur, et personne dans l’institution n’écoute les élucubrations de cet alcoolique parti en disgrâce sans demander son reste. Pourtant quand son ancien supérieur de l’époque à qui il se confie tente de l’aider, et que le soir même ce dernier est abattu et que Tassi échappe de justesse au même destin, le doute ne peut plus subsister : il est sur la bonne piste, et avec ou sans l’aide de la gendarmerie, il va devoir mener l’enquête dans la région pour retrouver ce tueur.


Il ira pour cela convaincre Nathan Rey, sorte de profiler autoproclamé et auteur de plusieurs bouquins sur les tueurs en série, et qui acceptera finalement de quitter Paris pour venir l’aider dans son enquête. Il pourra également s’appuyer sur Emma Marciano, l’avocate qui assure la défense de Lepage dans la révision de son procès.


Est-ce le meilleur polar du monde ? Non, assurément. Il faut faire abstraction de quelques clichés récurrents au genre, de facilités dans l’histoire, d’impressions de « déjà lu » que l’on retrouve fréquemment dans les romans policiers, mais pour autant l’écriture est ciselée, le rythme est là, et je me suis totalement laissé emporter par ce roman dont la fin m’a agréablement surpris. Il m’aura en tout cas donné envie de dire L’empathie, son précédent roman également publié dans la collection La Bête Noire l’an passé.


Fermer les yeux, d’Antoine Renand, est publié dans la collection La Bête Noire aux éditions Robert Laffont le 12 mars 2020.

Créée

le 10 mai 2020

Critique lue 237 fois

Brice B

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