Crottes de dragons et Mestres à foisons !

En tournant la dernière page de garde du livre, j’ai été pris d'un sentiment de frustration énorme. A l'image des quelques pages de tout le tome pour lesquelles j'ai pris un vrai plaisir de lecteur si bien que j'en retenais presque ma respiration. Outre le fait qu'à l'heure actuelle, c'est tout ce que je retiens de cette 1ère partie de Feu & Sang, ce passage arrive comme drache écossaise alors qu'il fait grand soleil. Est ce ingénieux de la part de GRR Martin ? Je ne saurais le dire. Cependant, il faut bien avouer, c'est fort de ça part d'avoir réussi à faire en sorte que ce soit le seul passage parmi toute cette masse d'informations, de dates et d'événements étalés sur + de 400 folios à rester dans les esprits aussi longtemps après avoir tourné la dernière page. C'est la première fois dans ma vie de lecteur que cela m'arrive. De la page 1 à la page 304, ma lecture n'était pas des plus passionnantes mais sans être désagréable non plus. Avoir des faits relatés par divers Mestres écrit sous une même plume d'auteur est très appréciable surtout que c'est très réussis car chaque Mestre à son propre regard, sa propre façon de s'exprimer. Donc, grand calme plat au travers les pages quand soudainement page 304, le livre prend une toute autre dimension littéraire. Une dramaturgie puissante apparaît par le choix des mots, le style d'écriture qui narre un événement tragiquement sombre dans lequel transpire la tension, le suspens et l'effroi nous offrant ainsi un tourbillon de ressentis qui laisse libre à l'imagination car le tout est emprunt de mystères. C'était exquis, puissant mais trop court. Toutefois, se sont neuf pages qui restent ancrées bien comme il faut dans un coin de la forge des pensées ! J'ai lu tous les tomes du Trône de Fer + Chronique du Chevalier Errant + Dunk et L'oeuf 90 ans avant le Trône de Fer mais c'est la 1ère fois que je vis une expérience aussi déroutante au travers les œuvres de GRR Martin. J'ai envie de lire la 2ème partie de feu & sang uniquement dans l'espoir de retrouver cette plume aux influences de Lovecraft, selon certains dires. C'est n'importe quoi, j'adore ça ! Remis dans son contexte, on se demande pourquoi l'auteur n'a pas développé davantage cette force d'écriture à la Dark fantaisie dans son roman scindé en deux tomes ? Je regrette mais avoir 9 pages sur + de 400 qui retiennent l'attention de façon vivace, je trouve que ça laisse songeur pour rester poli.....