Friends, mes amours et cette chose terrible ne s’attarde pas sur Chandler Bing, mais sur l’homme derrière le personnage : Matthew Perry.
Ici, pas de glamour ni d’illusions. On découvre un homme brisé, enfermé dans une spirale infernale d’addictions. Dès les premières pages, l’ampleur de son passé chaotique frappe : une enfance marquée par le divorce de ses parents, une solitude pesante et une dépendance qui s’installe dès ses premiers mois, lorsqu’on lui administre du phénobarbital pour l’apaiser. Sans complaisance, Matthew Perry livre ses mémoires avec une sincérité désarmante. Il ne minimise rien, n’atténue pas ses erreurs et ne cherche aucune excuse. Il expose ses fêlures, ses rechutes, ses regrets, avec une honnêteté parfois glaçante.
Je savais qu’il avait traversé des épreuves, mais je ne soupçonnais pas l’étendue de sa souffrance. On imagine difficilement qu’une star de Friends, adulée par des millions de fans, puisse se sentir aussi seule et perdue. Il avait tout ce que l’on associe au bonheur : la célébrité, la fortune, la reconnaissance… et pourtant, il livrait chaque jour une bataille contre ses démons.
Ce témoignage est bouleversant, mais aussi troublant. Matthew Perry se répète parfois, comme s’il tentait lui-même de reconstituer son propre puzzle. La chronologie de son histoire, par contre, est chaotique, nous entraînant dans les méandres de souvenirs morcelés. Mais n’est-ce pas là une illustration parfaite de l’addiction ? Un cycle sans fin, une alternance de rémissions et de rechutes, où le temps se brouille entre souffrance et espoir.
On peine à comprendre comment il a pu tenir si longtemps sur le plateau de Friends sans s’effondrer totalement. À certains moments, il tournait ses scènes en avance afin de pouvoir suivre une cure de désintoxication, un équilibre fragile entre son métier et sa lutte intérieure.
Ce livre est profondément touchant. Il dévoile Matthew Perry dans toute sa complexité, loin des projecteurs et des rires enregistrés. Il nous rappelle que l’addiction ne fait aucune distinction, qu’elle frappe sans égard pour la notoriété. Et en refermant ces pages, on garde en mémoire les mots de Lisa Kudrow en prologue, une note de bienveillance qui résonne bien au-delà du livre.
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