Fulgrim - Portrait d'une trahison par 0eil

Je sais, difficile de croire que je place Fulgrim dans les meilleurs livres de 40.000, malgré la note. C'est parce qu'à côté du cul-de-basse-fosse que compose la majorité des romans de la Black Library, on relèverait presque le niveau. Presque.

Sache, toi qui te lance dans ce roman qu'il cherche à déterminer les raisons qui ont poussé Fulgrim et toute sa légion à plonger dans les ténèbres de la corruption. Les Emperor's Children, unique légion à porter le sceau de l'Empereur, ça n'est pas rien. Et puis, en prime, quelques visages ont déjà été dépeint dans les autres romans : Saul Tarvitz, méritant capitaine du rang, l'infâme Lucius, l'extrêmement relou Eidolon... sache, ami, que si ces figures, tu les avais aimées, elles n'apparaissent peu ou pas dans le roman. Certes non, mon brave, pour ces pages, c'est la figure funeste de Fulgrim qui va habiter le récit. Et Fulgrim, entre les mains de McNeill, ce n'est clairement pas Horus sous la plume d'Abnett. Le bougre est orgueilleux, chiantissime et sa corruption commence à agacer au moment où, ah, coup du sort, enfin, il est possédé par un démon. Incroyable. Tout paraît survoler, Graham, qui n'est pourtant pas un amateur, semble assez loin de ses préoccupations et tente vainement de combler le vide intersidéral que représente à ses yeux la Légion des fils de l'Empereur. On s'ennuie presque autant de lui, du coup.

Mais alors, cinq, c'est quand même beaucoup pour un roman si gravissimement pas terrible... Oui... et non. Parce que Graham, s'il s'ennuie ferme avec les Spaces Marines, semble plus prolixe lorsqu'il s'agit de parler des "à côtés". Dès lors qu'il s'ébroue un peu et commence à se saisir des commémorateurs et de leurs intrigues secondaires, là, il devient bon. Et mieux encore, quand ces intrigues secondaires, lentement, finissent par rejoindre l'intrigue principale, ça devient réellement agréable. C'en est presque dommage qu'il y ait tant de guerriers génétiquement modifiés autour d'eux, tant ils n'apportent finalement rien d'autre au récit que la scène de l'opéra, pivot tragique dans la corruption de la légion et qui, heureusement, et somme toute l'une des plus intéressantes du roman.

Alors oui, Fulgrim n'est pas le meilleur roman, mais dans la sombre noirceur de ses dédales de pas-terrible, il existe la lueur encore de la qualité et il serait dommage d'enterrer ce volume pour ce qu'il a de fanservice.