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Guerilla : l'attentat d'Obertone contre la littérature

Commençons par les points positifs : le livre n'est pas trop assommant à lire, il a le mérite d'assumer des idées plutôt controversées sans se cacher et il est parfois involontairement très drôle, ce qui est sans doute sa plus grande qualité.


Bon maintenant rentrons dans le vif du sujet ; c'est mal écrit. Racoleur, stylistiquement pas très habile, c'est au niveau d'un polar plutôt médiocre. Les idées ont beau être subversives, le déroulement est tout à fait ordinaire ; structure vue et revue d'un anti-héros face à un monde dystopique. Vous me direz que si la structure est banale, les personnages sont peut-être intéressants ? Non plus, il y a les gentils et les méchants dans un univers binaire, quelques vagues anti-héros par-ci par là. Le reste on va de poncifs en poncifs (mention spéciale pour l'arrivée christique du camionneur russe, un grand moment de ma vie de lecteur). Obertone réussit l'exploit de reprendre tout ce qu'il y a de mauvais dans la littérature contemporaine, par exemple avec le côté racoleur de Despentes, tout en se coupant de ce qui fait l'intérêt du contemporain.


Il est tout à fait possible de faire des romans avec une idéologie contraire à la tendance de gauche. Barbey d'Aurevilly l'a fait, Bernanos, Bloy aussi et bien d'autres. Le souci, c'est qu'eux avaient du talent et surtout une vision littéraire qui allait au-delà d'un plaquage d'idéologie sur du papier.


En définitive : si la France doit s'embraser, au moins ce livre pourra servir de carburant.

Bassorah
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le 26 mars 2021

Critique lue 703 fois

Bassorah

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