Un peu de sentimentalisme au bout d'une cravache...

En m'intéréssant à Histoire d’O, une oeuvre perçue comme une pionnière en France de ce qu’on nommera plus tard la dark romance, m'étais revenu à l'esprit une idée forte que m'avait recommandée une amie : le désir sexuel est un miroir, une mise à nu radicale du moi intérieur. Ce parti pris formel est exactement celui de Pauline Réage qui, en écrivant le masochisme version féminine, nous happe, nous fascine, nous fait kiffer, tout en nous dérangeant profondément.

On aurait pu appeler ce livre "de l'abnégation de soi par amour", ce qui au-delà de la pratique sexuelle reste un phénomène anthropologique qu'on retrouve régulièrement chez les hommes comme chez les femmes. Ou encore "la servitude comme voie vers une forme de recueillement et d’appartenance absolue", car paradoxalement à la soumission on peut y retrouver une affirmation de ce qui est caché mais n'attend plus, du moins émotionellement ou traumatiquement parlant...

ALORS BON l’œuvre crée une tension : est-ce O qui est réduite à un fantasme masculin ? ou est-elle elle-même la narratrice de sa propre émancipation masochiste ? Je vous laisse lire l'oeuvre ;).

PS : Au grand jamais en brandissant un livre (de BDSM) je n'ai receuilli autant d'intérêt de mes pairs initialement non lecteurs pour la lecture, comme quoi la vie est pleine de surprise :p.