La mort du risque
Au large d'une petite station balnéaire américaine, un "très grand" requin blanc sème la terreur parmi de jeunes véliplanchistes. ☆☆☆☆ Potentiel Nanar : ✪ Réputé pour avoir surfé rapidement sur la...
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le 10 mars 2019
5 j'aime
7
Cette anthologie propose un thème à la fois central et intermédiaire de la science-fiction. Les machines sont omniprésentes, mais restent théoriquement un simple prolongement ou substitut des compétences humaines. Déshumanisée, la machine exécute, et c’est tout. Si elle fait mal, c'est une erreur humaine. Peu de nouvelles dans ce recueil se contentent pourtant de ce postulat limité. La plupart explorent plutôt une forme d’humanisation fantasmée de la machine, ce qui confère à la thématique son caractère "intermédiaire" : on frôle ici les territoires habituellement réservés aux robots. On n’est pas encore chez Asimov, ses lois ne sont même pas évoquées, mais on sent que quelque chose frémit. Les machines sont partout, elles nous assistent, nous remplacent, nous dépassent… et finissent par se demander : à quoi bon obéir ?
Le schéma narratif récurrent est le suivant : une machine qui pense, qui crée, qui prend conscience d’elle-même, qui aspire à dépasser sa condition mécanique, à s’intégrer dans la société — voire à la remodeler. Il est moins question ici de technologie matérielle que d’intelligence artificielle avant l’heure, puis d’intelligence supérieure, avec l’idée d’une machine omnisciente qui incarnerait peut-être le surhomme attendu. On ressent l’époque de rédaction (années 1940-50-60), alors que l’informatique commence à se démocratiser et que l’idée d’un ordinateur personnel entre dans l’imaginaire collectif. On sent déjà poindre la promesse d’un quotidien bouleversé : confort accru, gain de temps… mais aussi intrusions et dépendance. À ce titre, la nouvelle de Murray Leinster se révèle terriblement prophétique.
Un questionnement central traverse ainsi ces récits : comment considérer des machines qui tendent à nous surpasser ? Sont-elles une aide, une menace, ou une étape inévitable de notre évolution ? Pour tendre vers quoi ? Une mutation, une symbiose ? Peut-être, comme le suggèrent notamment Aldiss et Simak, s’agit-il de la voie directe vers l’obsolescence programmée de l’humanité, remplacée par sa propre création. Dieu avait façonné l’Homme, l’Homme façonne la machine… et l’histoire semble vouloir se répéter. La Réponse de Fredric Brown en est la parfaite illustration. Comme souvent en science-fiction, les réponses sont largement teintées de pessimisme.
Dans l’ensemble, ce recueil se lit agréablement. La clairvoyance des auteurs de l'époque est toujours aussi stupéfiante, notamment dans les problématiques qui sont soulevées aujourd'hui par la démocratisation des intelligences artificielles. Dommage que les nouvelles finissent par se ressembler : la machine s’éveille, questionne sa place, agit, et le monde vacille. À force, la formule s’use et finisse par produire un sentiment de répétition... ce qui est finalement plutôt raccord avec le propos.
Courte entrée en matière assez classique avec ce supposé déficient mental qui se révèle être un inventeur de génie. Cette nouvelle lance parfaitement le sujet en présupposant que notre technologie actuelle n'en est qu'à ses balbutiements. Le texte est néanmoins peu original.
6/10
L'idée de départ avec cette technologie presque omnisciente, qui paraîtrait plausible aujourd'hui, est intéressante. Tout est enregistré, on peut tout voir, tout entendre. Dommage que l'auteur n'en fasse pas grand-chose et que ce soit un peu confus.
5/10
Une machine capable de tout dupliquer. Absolument tout. Et subitement accessible à tout le monde. Cette idée casse-gueule radicale ouvre des pistes intéressantes mais le fil rouge avec l'inventeur ne répond pas aux promesses du départ. Décevant.
6/10
Dès la troisième nouvelle du recueil, les machines deviennent conscientes. Ici, il s’agit des objets du quotidien (machines à coudre, à écrire) suite à une intervention quasi divine. Forcément, elles ont un peu de rancœur vis-à-vis de tout ce qu’elles ont vécu préalablement. Gentiment angoissant.
7/10
De temps en temps, et heureusement, la SF fait particulièrement mouche. Ici, ce sont les IA génératives d’images genre Midjourney qui sont décrites avec 70 ans d’avance. C’est surtout l’impact sur les artistes/artisans qui est dépeint avec un cynisme non dissimulé quant à la responsabilité du capitalisme et des artistes eux-mêmes. Brillant.
7/10
Une chasse à l’homme assez amusante mais très prévisible. Une sorte de mix improbable entre Terminator (tueur mécanique froid et obsessionnel) et Predator (au milieu de la nature sauvage). On est ici sur une machine sans émotion qui suit bêtement ce pour quoi elle est programmée, devenant ainsi, sans le vouloir, un piège se refermant sur l’homme.
6/10
Une planète, jumelle de la Terre, décimée. Une station spatiale mystérieuse. Cette nouvelle multiplie les fausses pistes pour mieux nous cueillir avec une fin abrupte et cruelle, tout à fait en prolongement de la nouvelle précédente. La machine feint la transhumanité pour mieux arriver à ses fins. Mais la machine ne veut jamais devenir humaine.
7/10
Une machine dans la mauvaise époque. La justification scénaristique du départ est un peu lourde, mais c’est assez rigolo à lire et gentiment pessimiste. Une petite alerte bien actuelle sur le fait de ne pas trop laisser les machines s’immiscer dans nos décisions de tous les jours.
7/10
Comme le titre l’indique, les voitures reprennent leur liberté. Belle ambiance (mix pas si improbable entre Mad Max et Cars), mais le sujet est peut-être sous-traité au profit d’un joli suspense. Le dilemme sur l’obéissance des machines aux humains commence réellement à apparaître.
6/10
Là encore, si elle est capable de penser, la machine est-elle capable d’anticiper, d’avoir de l’ambition, de s’attacher à un homme, de mentir ? Une machine doit témoigner à un procès, mais son caractère imprévisible bouleverse le déroulement des événements. Plutôt malin.
7/10
Petite histoire mignonne, presque une suite spirituelle à la toute première nouvelle du recueil. On a ici l’une des rares nouvelles du recueil résolument optimistes, et c’est pas du luxe.
7/10
La machine se rapproche de l’homme (et du poète) pour mieux en adopter tous ses travers. Un peu cliché, et pourtant différent sur le traitement de l’esprit informatique, comme si obtenir un pouvoir de création humain donnait à la machine les mêmes faiblesses que son créateur.
6/10
Écriture légère et humoristique, très au fait de ce que deviendra Internet des décennies plus tard (1946 !), et beaucoup moins concentrée sur la conscience de la machine que sur ses implications dans la société humaine. Plutôt renversant.
8/10
C’est dans un futur lointain que l’auteur crée un vrai univers dense avec un vrai dilemme : quelle place et quelle utilité pour l’homme dans la société quand la machine sait le remplacer partout ? On sent les prémices d’une ambiance techno-dystopique avec cette ville-machine qui contrôle tout.
7/10
Un grand classique de la micro-nouvelle (moins de 2 pages) qui pourrait presque résumer tout le recueil.
7/10
Une exploration spatiale et la découverte d’une planète-machine éteinte se transforment en dialogue très théorique sur les conséquences de l’invention d’un superordinateur sur toute une civilisation. Pas inintéressant, mais peu stimulant.
6/10
On conclut ce recueil avec le postulat d’une machine qui finit par dérailler. Les hommes, trop dépendants d’elle, abandonnent tout espoir de s’en sortir seuls. Ils finissent par retourner vers la première machine existante : leur cerveau. Une fin qui ouvre des horizons un peu plus optimistes.
7/10
Créée
le 30 juil. 2025
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