bon , contrairement à presque tous ceux que je connais qui ont lu ce livre , je ne l'ai pas lu juste pour la fameuse phrase "l'enfer , c'est les autres" , je voulais juste m'essayer a l'écriture de jean paul satre ( cette lecture me donne d'ailleurs beaucoup envie de m'essayer à son "arch-némésis" , Albert Camus )
mais j'aimerais bien revenir sur la phrase culte "l'enfer c'est les autres" . à mes yeux , ça n'est pas pour rien que cette phrase est connue , car elle donne sons sens à l'ensemble de l'oeuvre . en effet mise à part cette phrase , l'oeuvre reste une pièce de théâtre , et cette réplique permet de lui ajouter une dimension philosophique assez intéressante : je ne pense pas que Sartre pense littéralement que l'enfer , c'est les autres (en revanche , si quelqu'un à un extrait ou une quelconque preuve qu'il le pense , ça m'intéresse ) , mais je pense qu'il ne fait que fixer les limites d'un débat , transformant ainsi un pièce de théâtre déjà très bien écrite en une oeuvre philosophique .
en dehors de cette phrase culte , l'oeuvre est excellente : des dialogues très bien écrits , presque poignants, et une idée de représentation hors du commun ( j'avoue que si l'enfer , ça consiste à être coincé avec des personnes qu'on déteste , ça donne pas envie ) . en revanche j'ai un peu de mal avec les personnages, pour une raison assez simple , c'est que j'ai l'impression qu'ils cherchent, c'est à dire que ils pourraient très bien se taire et ne rien dire (auquel cas l'enfer consisterait à s'ennuyer , ce qui est pire, mais ça c'est une autre histoire) , mais ce qui me dérange encore plus à ce niveau la, c'est que ça se voit trop que le caractère des personnages est accentué pour faire avancer la pièce , je veux dire , ils ont tous commis des horreurs et/ou étaient de sombres c*nnards de leur vivant et pourtant ils se permettent de juger les autres , et ça je comprends pas, parce que de ce que je sais du commun des mortels , quand on a en face de nous quelqu'un qui a fait des trucs moches mais qu'on est dans le même cas , la moindre des chose c'est de se taire . et le problème c'est qu'on peut même pas se dire que c'est les personnages qui ont un vrai mauvais caractère , puisque la pièce est assez universelle , donc des personnages "du quotidien" sont essentiels pour faire passer le message , mais bon ,ça reste un défaut assez mineur concrètement.
néanmoins, toutes mes pensées sur ce livre vont vers une scène en particulier que je trouve absolument incroyable et qui porte toute la réfléxion de fond de l'oeuvre, j'explique : les 3 personnages sont en train de se hurler dessus , et l'un d'entre eux craque et commence à frapper la porte en hurlant pour sortir , puisqu'il sont enfermés, et la : la porte s'ouvre ! ils pourraient tous sortir , mais pourtant il ne le font pas . je trouve que c'est absolument incroyable, parce que ça explique l'oeuvre en soi : quand sartre dit que l'enfer c'est les autres , il parle du jugement des autres : le jugement , c'est l'enfer des autres , et dans ce passage, notre comportement de tous les jours est totalement résumé : les personnages se conditionnent eux-mêmes au jugement des autres , et je met bien l'accent sur le "eux-mêmes" : ils se sont eux mêmes enfermés, donc logiquement, ils ne peuvent pas sortir d'eux-mêmes .
Enfin bref, l'oeuvre reste un classique du théâtre , et malgré une scène qui aurait eu besoin de plus de développement , c'es amplement mérité !