Je suis tombé sur ce livre un peu par hasard. Il avait été offert à mon frère, et je me rappelle lui avoir demandé ce qu'il en pensait, alors qu'il le dévorait. Il m'avait répondu : "C'est magnifique". Je me souviens aussi de l'avoir commencé, et je n'arrivais plus à m'arrêter.
Ce livre est composé de différents récits, tous plus ou moins indépendants les uns des autres -enfin c'est l'impression que l'on en a- mais qui sont tous liés à un mystère et à une quête dont l'issue déterminera la survie ou non du genre humain.
Vous connaissez le sentiment de perte, de dépression, de nostalgie que l'on peut avoir à la fin d'un très bon livre ? J'ai eu ce sentiment à la fin de chaque récit...
Ce petit préambule était nécessaire pour expliquer dans quel état d'esprit j'étais à la lecture de ce livre.
En ce qui concerne l'histoire, celle-ci débute par la rencontre de 7 personnages : Un prêtre, un poète, un soldat, une détective, un consul, un templier et un père accompagné de son nouveau-né. Ces 7 personnes ont été choisies pour effectuer un pèlerinage sur une planète lointaine du nom d'Hypérion et rencontrer un monstre mythique dénommé le Gritche, alors que l'humanité est menacée par des post humains connus sous le nom d'Extros.
La légende dit que le Gritche tuera tous les pèlerins, sauf un seul dont il exaucera le voeu.
Chaque pèlerin explique, par le biais d'un récit, le lien qu'il peut avoir avec le Gritche et le rôle qu'il est supposé jouer dans ce pèlerinage.
C'est très simple : Chaque récit est une gigantesque claque. Chaque pan de la SF est visité. Dan Simmons n'a rien oublié. Ne serait-ce que le premier récit, celui du prêtre et des Bikuras, est monumental.
Celui du poète, qui fait du Gritche sa muse, est à la fois dramatique et drôle.
Celui du père et de son nouveau-né atteint de la maladie de Merlin revisite le sacrifice d'Abraham.
Celui de la détective et de son amant intelligence artificielle se déroule à la manière d'un roman noir.
Celui du consul qui se souvient de Siri et du respect des écosystèmes.
Celui du soldat, machine de guerre, amoureux d'une mystérieuse Mnémosyne, amante et Némésis.
Et que vient faire ce templier voué à conduire l'Yggdrasil du Gritche ?
Et enfin le Gritche. Le poète en parle le mieux : "Mets du bois dans l'âtre, maman, Grendel vient nous voir ce soir".
Ce chef d'œuvre trouve son aboutissement dans un autre chef d'œuvre : La chute d'Hypérion.
Pour conclure, ne passez pas à côté de ce bijou de la SF, qui donne ses lettres de noblesse à ce genre quelquefois décrié.
Une dernière remarque : J'ai lu l'ensemble de la saga Hypérion en anglais puis en français. La traduction française est admirable. Bravo à Guy Abadia (et à Jean-Daniel Brèque, mais ça c'est pour la suite)..