Kiri, c’est bon, mais on ne va pas en faire tout un fromage.

La magie de Noël, gnagnagna…

Et bien elle n’opère plus. Vraiment. Et j’avais vraiment aimé Avatar. J’étais parti sur Pandora. A l’époque, les effets spéciaux étaient aussi bluffants, l’histoire convenue mais intéressante. Et Cameron voulait raconter une histoire, au delà des effets graphiques. 

J’ai donc vu le deuxième opus. 

Misère.

Ça me rappelle le funeste Prometheus, pour ceux qui s’en souviennent, et l’héritage de Giger qui était parti avec l’eau de la chasse. La critique excellente d’Hyperion de l’époque résumait la vacuité de ce film. 

Pour en revenir à Avatar 2 : J’appréhendais le visionnage-déjà les 3h et quart que durait le film- et surtout le risque de tomber sur une œuvre qui recyclait un concept, en enlevant toute la magie du premier épisode. 

Je n’ai pas été déçu. 

On évacue tout de suite les graphiques. Oui c’est beau. C’est très beau. On sent qu’il y a eu du progrès depuis 2009.  Mais bon, ma petite dame, les cartes graphiques des pc de gamers gèrent maintenant le ray-tracing. Donc c’était évident qu’avec son matos, Cameron nous en mettrait plein les mirettes. 

Ensuite :Le scénario. 

@#%!?@!! Spoilers ahead, vous êtes prévenus. 

Cameron a dû se dire : Je vais tellement les hypnotiser avec les images que je vais pouvoir refiler à ces cons un scénario de 2 lignes, tout en pompant certaines scènes du premier opus. 

Au hasard : 

-Les flèches de Neytiri ; Ils n’ont toujours pas renforcé le vitrage de leurs hélicoptères, ces crétins. 

-Apprendre à chevaucher de nouvelles montures ;

-Se faire adopter par une peuplade inconnue ;

-Reprendre les mêmes méchants ; Très méchants. Très très méchants. 

Bon, je suis un peu de mauvaise foi, mais c’est tellement réchauffé que je ne vois que ça. 

Les deux protagonistes qui avaient une personnalité à l’écran, à savoir Jake et Neytiri, ne sont plus que des fantômes. Neytiri n’a plus que deux positions : Pleureuse ou Hystérique (rien d’anti féministe de ma part). Et pourtant, elle aurait pu crever l’écran. 

Quant à son avatar de mari, il parle à ses gosses comme à des soldats. Ou des marines… et passe son temps à les engueuler. Faire watmille millions de parsecs pour reproduire ce schéma anthropocentré : Good job Jake. 

Le film tourne autour des enfants, on l’avait compris. Et on évacue les 10 premières années de leur vie en 10 minutes à tout casser, avec en prime une immaculée conception et un gosse supposément fils du méchant dont on n’a jamais entendu parler dans le premier film. 

Et on voit venir le bon gros film familial pour émerveiller les petits et les pas encore grands. 

Les scènes entre -je me souviens même plus du nom c’est dire- et le tulkun (il fait les mêmes bruits que les baleines, c’est fou ça…) sont clairement destinées aux enfants, avec un poids-lourd de sentiments que le scénariste n’arrive pas à manœuvrer. Avec un hommage au Grand Bleu au passage. 

Ah oui, tuer des baleines, pardon : Des tulkun, c’est mal. Au cas où tu ne le saurais pas. Pour récupérer 1 litre de liquide doré destiné à arrêter le vieillissement. Exit l’unobtanium et la nécessité d’envahir une planète pour y habiter, pas assez vendeur, je suppose. 

Les scènes d’action. Enfin l’action, à savoir le final durant lequel Jake étrangle Quarritch, sous l’eau. On n’aurait pas trouvé une issue de combat plus débile, sauf à permettre à l’antagoniste de survivre. Dont acte. 

Et Cameron qui recycle le naufrage du Titanic…A ce moment, j’ai regardé ma montre, et j’étais soulagé de voir qu’il ne restait qu’un quart d’heure de film.

Je pourrais continuer, mais il y a deux choses qui m’ont totalement défrisé :

1/Plus de langage na’vi. Ils parlent tous anglais y compris les -je sais plus leur nom, les mecs des îles quoi- alors qu’on ne voit pas comment ils auraient pu l’apprendre. Le plus drôle c’est que l’autre peuplade vivant dans les îles et attaquée par les marines, ne parlait pas anglais. Va t’en comprendre. Frommer, l’inventeur du langage, doit être vénère. 

Ne plus utiliser une langue qui donnait un caractère étranger à ces créatures. Et qui avait le mérite d’avoir été créée de toute pièce pour les besoins d’un film…

Kempe si nga James…

2/Les tatouages du peuple de la mer mode Nouvelle-Zélande. Sans déconner. Et le pire c’est qu’au moment d’attaquer les humains, il y en avait certains qui tiraient la langue, comme dans le Haka…Quelle indigence au niveau de l’imagination. Tu m’étonnes que certaines ethnies aient été offensées par cette récupération…

Et donc, à l’issue de ce pensum de plus de trois heures, je me dis que dans 2 ans, on se payera un troisième opus qui risque d’être du même tonneau. Ou pire. Quel dommage. Il y a des films qui ne devraient pas faire l’objet d’une suite. Avatar est un de ceux-là. Laisser au spectateur la possibilité d’imaginer la suite qu’il veut, et ne pas en imposer une qui reprend les mêmes poncifs, en largement plus lourdingue. 

Bon, ma moitié a adoré le film. Chacun ses goûts. Tant mieux pour ceux qui se sont émerveillés. Tant pis ceux qui, comme moi, auraient préféré garder uniquement la magie et l’onirisme du premier volet. Je me laisse la possibilité de faire un second visionnage. On ne sait jamais. Mais bon actuellement 3 étoiles.