Il pleut sur la parade est pour moi un livre « bonus » de Livres dans la boucle. Bonus car je n’aurais pas dû le lire. Pourquoi ? Et bien, bien que j’aie été sensible à la personnalité de Lucie-Anne Belgy lors de sa conférence à Besançon, n’étant pas père et les questions de religion m’ennuyant profondément, je n’ai pas senti de désir pour son roman naître en moi (et je fonctionne beaucoup au désir, pour tout un tas de choses). Mais c’était sans compter sur ma fidèle partenaire littéraire qui, elle, a été complètement conquise par la romancière et est repartie de Besançon avec le livre dans sa besace. Et elle l’a beaucoup aimé. Je me suis donc laissé convaincre par son enthousiasme et par les articles élogieux que j’ai lu depuis à propos du livre. Et j’ai bien fait !
Dès les premières pages, j’ai été conquis par le style de Lucie-Anne Belgy qui, sans fanfreluches et sans citer le dictionnaire, parvient à créer une atmosphère délicieuse malgré les heurts auxquels sont confrontés les personnages. La question du couple mixte (religieusement parlant) est superbement bien abordée et je me suis surpris à m’intéresser et m’interroger avec ce couple confronté à bien des dilemmes. La psychologie des personnages est d’ailleurs extrêmement fouillée et permet au récit de ne pas être donneur de leçon, juste de mettre en avant ces difficultés et voir comment les personnages affrontent ces dernières et tentent de les surmonter avec leurs névroses, le éducation et leur peurs.ur
Le livre comporte bien un ou deux clichés sur ce que font les hommes et les femmes, mais ce n’est pas bien grave, et cela ne nuit en rien à la qualité globale de l’ouvrage car, à côté de ça, les scènes couchées sur le papier par Lucie-Anne Belgy sont non seulement magnifiquement bien écrites, mais également hyper-réalistes (celle de la visite chez les amis rémois est extraordinaire). Ce bouquin n’est pas une fiction, c’est la vie !