Titre tardif de Simenon, "Il reste encore des noisetiers" se révèle très éloigné des "romans durs" qui ont fait son succès. Ici, si le héros septuagénaire apparaît vaguement dépressif, ce n'est pas un personnage torturé, et sa situation va aller en s'améliorant, le livre s'achevant pour une fois sur une fin optimiste.
C'est paradoxalement ce dénouement, à la fois abrupt et assez nébuleux, qui m'a laissé sur ma faim : on ne comprend pas bien où l'auteur veut en venir, même si on devine que ce vieillard mélancolique mais apaisé lui ressemble beaucoup - d'autant qu'exceptionnellement chez Simenon, le récit est à la première personne.
Dommage, car tout ce qui précède s'avère intéressant, avec cet homme solitaire et égocentré faisant le bilan de sa vie, cherchant sur le tard à s'ouvrir aux autres, notamment à sa famille recomposée. On perçoit le décalage - teinté de nostalgie mais dénué d'aigreur - ressenti par Simenon face aux nouvelles générations, et à cette société des années 60 qui évolue à toute vitesse.