Impact
7.3
Impact

livre de Douglas Preston (2010)

OSS 117 : Mars nous tire dessus

Quand je suis tombé sur ce bouquin à 3€ sur une des deux demi-étagères du rayon "presse" de la micro-supérette de mon lieu de villégiature, il semblait être le seul truc potable parmi ce que je n'avais pas déjà lu. Un techno-thriller au vu du résumé, dans ce genre je n'avais lu que du Crichton, c'était l'occasion d'essayer autre chose. Vraiment c'était une chance de trouver ça là, un rapide coup d'oeil dans le sanctum sanctorum de la critique élitiste francophone me le confirmait : 7.4 ! Ici ça veut dire chef d'oeuvre.


Comment ça a pu merder à ce point ?


[GROS SPOILERS (à ce niveau de médiocrité c'est plus du spoil c'est de la prévention)]


Les premières pages font illusion. La recherche d'un météore tombé dans un archipel par une jeune astronome amateur et sa pote, ça se lit bien, il y a un petit côté chasse au trésor et les personnages sont vaguement attachants. Et puis c'est rafraichissant de découvrir un endroit du Maine qui ne soit pas un cimetière indien maudit ou un bled corrompu par une entité maléfique.
En parallèle on suit les pérégrinations d'un espion américain au Cambodge sur les traces d'étranges gemmes radioactives. Et alors avec lui déjà on sent qu'on est un tout petit peu en roue libre niveau clichés culturels, approximations et stratagèmes improbables pour débloquer une situation ou se sortir d'un mauvais pas.


A environ un tiers du bouquin les deux protagonistes ont, chacun de leur côté, trouvé ce qu'ils cherchaient, se sont rencontré et ont recoupé leurs infos. On a compris depuis longtemps de quoi il retourne et on se dit que tout l'intérêt va être de suivre comment ça réagit au niveau mondial parce que là, des tirs de rayons gamma en provenance de Mars qui nous visent délibérément (c'est dit dans le résumé hein), c'est chaud quand même.


Mais en fait non, à partir de là le livre devient un polar en auto-pilote avec un tueur à gage pied-nickelé.
Tous les persos du livre sont écrits avec les pieds mais celui-ci est particulièrement gratiné. Lors de sa première apparition il est décrit comme un tueur atypique parce qu'il ressent de l'empathie pour ses cibles. Il n'aime pas tuer et c'est ce qui le rend particulièrement efficace, pour lui c'est un vrai travail et pas une partie de plaisir. OK. Pourtant par la suite il butera froidement tout ceux qui se mettent en travers de son chemin et laissera un chaos pas possible partout où il passe (tout en manquant régulièrement ses cibles officielles).


L'intrigue progresse grâce à des coups du sort et des facilités honteuses : décryptage de mot de passe "au pif", coïncidences improbables, hasard malheureux décrit comme un "manque de chance" ...
Et je ne sais plus qui a dit (à peu près) "pour se sortir d'une impasse narrative il faut sortir des flingues", mais Douglas Preston doit avoir fait broder la citation pour l'accrocher au-dessus de son lit.


Le super espion a pris comme "assistante" la jeune astronome, il lui sauve la vie tous les trois chapitres et la lui explique dans l'intervalle. Et surtout il continue ses tricks d'espion foireux qui sont décrits comme des coups de génie. Pendant que sa jeune assistante désamorce d'un coup de bluff un conflit intergalactique, il démasque une nation scélérate en laissant en évidence dans un bunker sécurisé au 4ème sous-sol de la Maison Blanche un bout de papier sur lequel il a écrit un mot de passe top secret ...


Et là ça part en sucette. A la surprise générale, la nation traître s'avère être un pays "complètement arriéré", incapable de faire usage d'une technologie ET, ce à quoi les intéressés répondent qu'ils sont "purs et ont la faveur de Dieu".
Et alors, sorties de nulle part, les trois dernière pages sont un florilège d'allusions au fait que tous les pays du monde finissent par coopérer pour se protéger de la menace ET, sauf "certains" qui ont sombré dans le chaos et sont le théâtre d'attentats suicides et de massacres de chrétiens.


Sacré Douglas, toujours le mot pour rire.

Laaris
2
Écrit par

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le 29 août 2019

Critique lue 194 fois

Laaris

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