Production de guerre et sociétés mixtes Francolor, Durferrit-Sofumi et Théraplix :

« gaz de combat », Zyklon B et ampoules d’acide sulfurique


Fin 1943, Francolor envoyait mensuellement 150 tonnes de produit phtalique pour poudre, 32 de tannins pour cuirs, 20 de colle Durécol pour contreplaqué d’avions, 120 de chlorobenzène utilisé pour les produits phtaliques et les obus, 30 de formol, pour poudre et produits phtaliques483. Deux types de documents avèrent en outre l’information sur la fabrication de « gaz de guerre (Kampfgas) » tirée à l’été 1943 par un gaulliste d’un « contact avec les Allemands du bureau d’embauche » pour les usines Kuhlmann de La Madeleine, Loos, Wattrelos et Francolor de Villers-Saint-Paul :


« Le nom […] n’a pas été mentionné. Toutefois, […] on a parlé de préparation de chlore. Il [… semble] qu’on fabrique en France les corps nécessaires à la préparation des gaz, mais […] que les gaz eux-mêmes soient essentiellement fabriqués outre-Rhin, leur composition devant rester secrète pour des raisons d’ordre militaire et international »484.


Avéraient la rumeur de participation française à la production des « gaz de guerre »: 1° le classement en « usine S » des établissements considérés, dont Saint-Clair-du-Rhône parmi les 250 (environ) de la région lyonnaise485 ; et surtout 2° la surreprésentation dans la « statistique mensuelle » de production des « produits chimiques surveillés » des quatre usines de Francolor, auprès de deux autres de Kuhlmann (Marles, Pas-de-Calais, et Brignoud, Isère) ; de trois d’Ugine (Jarrie-Vizille, Plombières et Villers-Saint-Sépulcre, dans l’Oise) ; de deux de Pechiney (Saint-Auban et Sabart), de Solvay-Tavaux et de Progil-Pont-de-Claix. Ces produits transformables en poudres et gaz sont parfois appelés « gaz de combat », comme à Progil-Pont-de-Claix, où les Allemands ordonnèrent fin 1943 « remise en état de compresseurs […de] l’atelier de chargement de gaz », ypérite surtout, consigne suivie de « la fabrication des gaz »486. De cette liste fournie au BCRA en vue de bombardements et sabotages d’usines, j’ai trouvé aux AN plusieurs exemplaires, dont ceux de février et juin 1944 portant sur la France entière et 13 puis 16 groupes de produits.


En février, les quatre usines de Francolor figuraient douze fois (quatorze avec les deux autres usines Kuhlmann) sur un total de 27 citations d’usines pour 13 groupes de produits : 1) dinitrobenzène ; 2) dinitrochlorobenzène (Oissel et Saint-Clair seulement dans ces deux cas) ; 3) pentaérythrite (Villers-Saint-Paul seul) ; 4) centralite (Saint-Denis seul) ; 5) diphénylamine (Saint-Denis, avec les Produits chimiques de Saint-Denis, Bordeaux) ; 6) chlore liquéfié (Solvay, Ugine-Jarrie et Plombières, Kuhlmann-Brignoud, Progil-Pont-de-Claix, Pechiney-Saint-Auban487) ; 7) chlorates et perchlorates (chimie industrielle de Couserans à Saint-Lizier, Ariège, Pechiney-Sabart) ; 8) cyanures (Ugine-Villers-Saint-Sépulcre, 22 tonnes) ; 9) glycol et polyglycol (Rhône-Poulenc-Péage de Roussillon488, Kuhlmann-Marles) ; 10) mononitrotoluène (Saint-Clair et Saint-Denis seuls) ; 11) monochlorobenzène (Saint-Clair, Villers-Saint-Paul et Pechiney-Saint-Auban) ; 12) mononitrochlorobenzène (Saint-Clair seul) ; 13) mononitronaphtalène (Saint-Denis et Oissel seuls)489.


En mai 1944 figure une seule usine d’Ugine, Villers-Saint-Sépulcre dans l’Oise, avec 37 tonnes de « cyanures » (contre 22 en février) – et une fabrication annuelle de Zyklon d’une tonne en 1940, c’est-à-dire avant que l’entreprise française fabriquant du Zyklon sous licence allemande ne fût submergée de capital allemand490. Cette usine Durferrit-Sofumi fabriquait des cyanures à deux usages : 1° la cémentation des métaux, spécialité de Degussa, dont l’intimité mortifère avec l’IG Farben crût au fil de la guerre491, partenaire de Durferrit, qui « s’occup[ait] de la fabrication et de la distribution de matériaux de durcissement (Härtemitteln) (produits Durferrit pour la technique de traitement à chaud et de durcissement) (Glüh- und Härtetechnik) ») ; 2° l’acide cyanhydrique de Degesch, filiale apparente de la seule Degussa, spécialiste, précisa Kolb en février 1941, « de la fabrication et de la réalisation de moyens de gazage et de base de gazage à l’acide cyanhydrique (Vergasung Blausäure-Basis) »492.


Dans un second rapport de février 1941, Kolb ne mentionna que la « fondation d’une société pour la fabrication, à partir du cyanure de sodium ou de potassium, de produits de gazage à l’acide cyanhydrique (Cyan-Vergasungsprodukten), etc. »493 L’acide cyanhydrique, ou cyanure d’hydrogène, auquel Degesch avait été voué à (et depuis) sa création (1919-1920)494, est plus connu sous sa marque exclusive : Zyklon B. En contradiction formelle avec la « statistique mensuelle » de production des « produits chimiques surveillés » citée plus haut, le mémoire en défense ou « exposé général sur les faits qui constituent le bilan de la société d’électrochimie et d’électrométallurgie des aciéries électriques d’Ugine sous l’Occupation » de janvier 1946 fixa à « 7 % » la part allemande du chiffre d’affaires de la Durferrit-Sofumi495. Or, la croissance de cette société, allemande à 49 %, dont le capital fut multiplié par 15 de 1941 à 1943, profita largement à la Sofumi.


J’ai mentionné le second bénéficiaire de la manne bancaire française versée à l’IGF, la Société pour l’importation de matières colorantes et de produits chimiques (SOPI). Les syndicats bancaires créés pour financer « l’importation en France de matières colorantes et de produits chimiques » (dont l’ASFIDI) la gavèrent de crédits en 1943-1944.


« Notamment », dit en janvier 1945 le DG du Crédit Lyonnais, pour financer « des produits insecticides pour l’agriculture » : 90 millions en seize mois (50, 25 et 15 en février 1943, mars et juin 1944), soit presque autant que les 105 millions initiaux de Francolor496. Ces « produits insecticides pour l’agriculture » (forcément Degesch) étaient-ils importés pour être transformés par l’usine de Villers-Saint-Sépulcre de Sofumi ? Postel-Vinay évoque un financement ASFIDI des « marchandises expédiées par l’IG Farben » via la SOPI497.


S’ils furent « importés en France », ces produits n’y restèrent pas. Les « cyanures » de Villers-Saint-Sépulcre étaient une des cibles du « plan K » d’octobre 1943 dit « de renforcement » ou Pulver Plan (Plan Poudre) qui prévoyait « d’augmenter la production d’un certain nombre d’industries chimiques dans le but d’accroître leurs exportations vers l’Allemagne ». Parmi les neuf produits ou groupes de produit visés, dits de catégorie I, cités plus loin (où se retrouvent ceux de la « statistique mensuelle »), figurait le cyanure de sodium (base du Zyklon B). Le Plan K classait par ailleurs les usines de « produits essentiels pour la défense des cultures », parmi lesquels les « insecticides à base de produits organiques », dans la catégorie II des « industries chimiques » protégées du STO498 : ces entreprises en quelque sorte super-S travaillaient par définition pour le Reich.


En janvier 1946, Ugine nomma « le Zyklon [,] acide cyanhydrique stabilisé dans une terre d’infusoire pour la destruction des insectes », et en admit des ventes forcées aux Allemands : « 15 670 000 francs de travaux de destruction de parasites (puces, vermine, etc.) effectués sur réquisition dans les casernes ou campements occupés par des troupes allemandes ou des prisonniers et travailleurs français et étrangers. »499 L’acheteur allemand aurait donc « réquisitionné » une société dont il possédait 51 % du capital, sachant que la SOPI détenait le monopole du commerce des sociétés mixtes de l’IGF.


Hervé Joly a transformé en archive ce « mémoire de défense » patronal dans Libération, le 18 mars 1997, avec titre sur une page, « Zyklon B : la France n’a pas fourni les camps ». Le gaz « français » n’aurait tué que des « parasites », en France seule, où le gaz était resté : l’exportation de « l’acide cyanhydrique » était « peu vraisemblable [car c’]est un gaz peu stable, qui se transporte difficilement ». L’hypothèse inverse relevait d’« approximations que ne manqueraient pas d’exploiter les milieux négationnistes toujours à l’affût »500.


Or, Raul Hilberg l’a expliqué dès 1955, le Zyklon B n’est ni fabriqué ni transporté sous forme gazeuse mais conditionné en cristaux dans les fûts, après versement de l’acide à très basse température sur un support à base de papier ou bois (qui figure sur une des photos jointes en annexes) : ce solide se sublime au contact de l’air autour de 35°, qualité exploitée à Auschwitz par son déversement des lucarnes vers les « caves à cadavres » (Leichenkeller)501.


« Lorsque des fournitures aux Allemands sont envisagées, insista H. Joly en 2000, ce n’est que pour les besoins de l’armée allemande en France, donc pas pour des exportations stricto sensu : la Wehrmacht, grande utilisatrice dans ses casernements du désinfectant Zyklon, n’a pas trouvé en France une organisation en mesure d’assurer en sécurité des fumigations et, pour éviter de devoir faire venir des spécialistes de Francfort déjà occupés par ailleurs, des équipes françaises sont formées à la Sofumi. »502 Son article académique sur Degussa (dont « l’appât du gain » n’aurait pas « anim[é l]es dirigeants sous le nazisme ») maintint la thèse du « nouveau débouché » en « France occupée » : « 6 millions de m3 de cantonnements [furent] traités en 1940 par des équipes […] de Francfort, la filiale d’Ugine Sofumi ne disposant pas d’un personnel qualifié suffisant pour procéder elle-même aux fumigations. » Une note infra-paginale concéda une « erreur » de l’« article provisoire » de Libération : « une exportation vers l’Allemagne aurait été possible, sa stabilité permettant un transport sans grand risque sur une grande distance. »503


Sources et photos communiquées de 1997 à 1999 ont démontré la fabrication française, spectaculairement augmentée depuis les accords Ugine-Degesch de 1941, croissance que l’historienne de l’Oise Françoise Leclère-Rosenzweig avait découverte aussi. François Copie, ingénieur chimiste qui travaillait depuis l’avant-guerre à l’usine de Villers-Saint-Sépulcre, jugeant suspecte selon ses deux fils, Michel et Vincent, la hausse explosive de l’insecticide, subtilisa deux types de documents peu avant sa fuite de 1942 en ZNO (donc avant novembre) sur dénonciation.


1° Il prit des photographies de trois ouvriers munis de masque à gaz, posant auprès de boîtes à étiquette « Zyklon B » imprimée en français, au nom d’Ugine (avec adresse du siège social) et de l’usine productrice (Villers-Saint-Sépulcre), et en allemand, à la marque de Degesch, avec le graphisme, la tête de mort, des boîtes retrouvées dans les camps d’extermination. 2° Il arracha et conserva les étiquettes de deux boîtes, la française et l’allemande.


En mai 1997, j’ai remis gracieusement aux archives du CDJC ces documents que m’avaient confiés les fils Copie (voir Annexes). Françoise Leclère-Rosenzweig a exclu de sa thèse publiée en 2004, L’Oise allemande, ce dossier qui, j’en réponds, la passionnait. Elle est cependant revenue, après coup, sur le silence que lui avaient intimé des convenances académiques.


Elle a déclaré en 2010 au Courrier picard : « Avant de quitter l’usine, Jacques Mestre, le directeur, a enterré toutes les boîtes qui restaient dans un coin de l’usine. Lors de son passage devant la commission d’épuration, il a déclaré que son usine fonctionnait avec un rendement inférieur à 50 % de celui de 1939. Ce qui est complètement faux. »504 Ma collègue m’a adressé le 12 mai 2012 une lettre citant son texte originel, formel sur l’envoi « à l’occupant » des produits de « l’usine de Villers-Saint-Sépulcre […]. Les tonnages […du] fameux Zyklon B (qu’elle produisait déjà en 1939) […] ont beaucoup augmenté (entre 20 et 40 t par mois en 1944 [chiffre cité plus haut, contre] 2 t par an en 1939) et les témoignages concordent : le Zyklon B de l’Oise est bien parti pour l’Allemagne. »


Demeurerait une inconnue sur la répartition de guerre des « cyanures » – sels de cémentation ou Zyklon B ? –, qu’on connaît pour 1939 : deux tonnes de « Zyklon », auprès de cinq autres types de cyanure alors, de sodium, de potassium, de zinc, de cuivre, d’acétone, pour un total annuel d’environ 500 tonnes, dont 400 de cyanure de sodium ; mais pas pour 1940, où l’usine perdit environ le quart de ses effectifs ouvriers505. Quels « cyanures » furent livrés ? Je n’ai trouvé, pour l’Occupation, information que sur le Zyklon B – précisions de Kolb sur l’acide-gaz et référence bancaire aux « insecticides » –, rien sur la cémentation.


Le chiffre très élevé des « cyanures » Sofumi de février à mai 1944 doit être rapproché du plan de liquidation des juifs hongrois évoqué ci-dessous. D’autant plus que les Allemands, soudés aux Américains par les accords IG Farben-Standard Oil (Rockefeller), furent forcément avertis du bombardement de leur usine de Dessau – comme les Français, en février 1942, de celui de Boulogne-Billancourt de mars506.


Comment ne pas lier à la pénurie de gaz de Dessau destiné à Auschwitz, à partir de mars 1944, l’explosion concomitante du Zyklon B de Villers-Saint-Sépulcre ? Dès 1955, Hilberg avait signalé la « brusque réduction des approvisionnements [survenue alors que] les SS se préparaient à envoyer 750 000 juifs [hongrois] à Auschwitz – le seul camp de mise à mort qui existât encore. »507.


Le dossier des ampoules d’acide sulfurique livrées à la Wehrmacht par une autre « société mixte », IG Bayer-Rhône-Poulenc-Spécia, intrigua les enquêteurs de 1944-1945 : « la société [pharmaceutique] Théraplix qui possède une organisation de remplissage d’ampoules très importante qu’elle a développée au cours des années d’occupation a été amenée, en avril 1944, à procéder, sur injonction allemande, au remplissage de 722 000 ampoules d’acide sulfurique de 1 cm3 dont la destination et l’usage ne sont pas connus », écrivait en janvier 1945 un service de la PI508. Le ministère de l’Intérieur en connaissait au moins un usage : « dans les dispositifs de détonation des mines »509.


Selon l’inspecteur général des Mines Daniel Ganière510, auteur d’un rapport de décembre 1944 très favorable à Rhône-Poulenc, « deux officiers allemands » s’étaient présentés le 17 avril précédent à l’usine de Montrouge « de la part du CO des produits pharmaceutiques », pour signifier à Théraplix « l’ordre des autorités d’occupation » de remplir les ampoules à partir du lendemain matin. « Ils n’admirent aucune observation (difficultés de fabrication, manque de machines automatiques susceptibles de faire le remplissage et absence de tout moyen de protection pour les ouvrières). » L’opération commença le 18 « sous la surveillance personnelle des officiers […,] aucune précision sur l’emploi des ampoules n’ayant été donnée ».


La fabrication s’arrêta deux semaines (quand ?) « sous le prétexte du manque d’électricité et de gaz ». Puis, les officiers allemands « enjoignirent de travailler de nuit, en affectant des contingents spéciaux d’énergie ». La fabrication fut à nouveau suspendue le 1er juillet. À leur retour, mi-juillet, les deux Allemands en exigèrent la reprise, interdisant la fermeture de l’usine pour les 15 jours de congés payés, « et annoncèrent leur visite pour la semaine suivante ». L’usine ferma le 21 juillet 1944511.


Un « rapport complémentaire » de Ganière, volant au secours de Théraplix, aggrave plutôt le cas de la société, en avouant une fabrication très antérieure à la « réquisition » du 17 avril 1944 : « le 7 avril 1944, le directeur général confirmait ses demandes antérieures tendant à faire décharger l’usine du travail de mise en remplissage d’ampoules d’acide sulfurique. Cette mention vaut confirmation indirecte de la résistance de Théraplix à exécuter cette besogne. »512 Elle connaissait donc le but d’une « besogne » commencée depuis quand ? À Montrouge, la panique de Libération et les dossiers « déchir[és et] brûl[és] des papiers pendant huit jours » concernaient « probablement » cette affaire513. Une note du secrétaire général du ministère de la Justice mentionnait, le 31 août 1944 : « grosses quantités d’ampoules d’acide sulfurique destinées à fabriquer des pièges chimiques. »514


Or, le mélange d’acide sulfurique et de cyanure de potassium produit aussi de l’acide cyanhydrique, et la fébrilité allemande d’avril 1944 ramène aux conséquences du bombardement de Dessau. Bayer, associée à Théraplix (à 51 %), disposait à Paris depuis 1941 d’une filiale, « Agro-Chimie Paris, 16, rue d’Artois », qui fabriquait des « produits de protection des plantes et de lutte contre les parasites (Schädlingsbekämpfungs-Produkte) »515."

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le 7 déc. 2025

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