Oh, un bon thriller des familles", soupirez-vous d'aise en ouvrant Je sais que tu mens, de Erika Navilles, publié chez Alter Real Editions. Mais que nenni ! Après avoir goûté le rythme de l'alternance des chapitres se déroulant à trois époques différentes, la narratrice vous embarque dans son histoire étouffante et inquiétante.
Le récit à la première personne, du début à la fin (une prouesse !), ne laisse aucun répit aux lecteurs et lectrices. C'est un peu comme une caméra au poing qui chasse la vérité de ce personnage ambiguë et complexe se dévoilant à son rythme.
Comment définir l'intrigue ? C'est une histoire d'amour, d'amitié, de famille(s), d'emprise. Une histoire politique aussi, aux sujets toujours d'actualité ici comme au Canada, entre destin des peuples autochtones et la machine sociétale à broyer les êtres.
Je me suis retrouvée avec plaisir à Vancouver ou à Tofino, dans un Canada décrit avec amour et profondeur par Erika Navilles, où hommes et femmes, tout comme la nature, essaient de faire face, essaient de survivre, puis de vivre.
Erika écrit des thrillers humanistes. Je n'ai pas la définition de ce genre littéraire mais je peux vous dire qu'on ne s'ennuie pas une seconde à essayer de découvrir, tout au long du roman, qui ment et pourquoi. A votre tour !