mensonges, manipulations et fausse vérité

Deux adolescentes surgissent, à quelques semaines d’intervalle, en clamant chacune : « Je suis Amélie Lenglet. » L'une d'elles a été kidnappée dix ans plus tôt, à l’âge de sept ans. L’autre... qui est-elle ? L’une d’elles ment. L’autre dit la vérité. Mais comment distinguer le vrai du faux, quand tout semble savamment orchestré pour semer le doute ? C’est autour de ce doute fondamental que ce thriller psychologique, signé à quatre mains, construit une intrigue déroutante où vérités et mensonges s’entremêlent à chaque page.

Dès les premiers chapitres, l’histoire est captivante, le suspense bien dosé, la douleur des parents Lenglet bouleversante. On sent le désespoir, l’espoir fou du retour, puis l’angoisse du doute. Les auteurs nous manipulent avec talent, jouant sur la psychologie, les faux-semblants, les flashbacks et les rebondissements. Impossible de ne pas suspecter tout le monde à tour de rôle, même les victimes. Je me suis laissée balader, piégée par mes propres suppositions.

Mais après une première moitié solide et bien rythmée, le récit perd un peu de sa force. L’intrigue, si bien installée, s’essouffle quelque peu. Les réactions deviennent moins crédibles, les personnages moins profonds. J’ai eu du mal à m’attacher à eux jusqu’au bout, même à la gendarme Camille Desjeunes, dont l’implication personnelle s’amenuise au fil du texte. Certaines pistes sont abandonnées trop vite, et la résolution, bien qu’efficace, manque d’impact pour les habitués du genre.

Cela dit, Je suis Amélie Lenglet reste un polar prenant. La tension psychologique fonctionne, et le jeu de dupes tient en haleine. Le style, fluide et sans fioritures, permet de tourner les pages sans effort. Un bon moment de lecture, même si j’aurais aimé un dénouement plus audacieux et une plongée plus fouillée dans les zones d’ombre des protagonistes. À lire pour le plaisir du doute et l’envie irrépressible de connaître, enfin, la vérité.

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