J'avais déjà posté cette critique quand ce livre était classé dans la section BD du site. L'oeuvre ayant ensuite été supprimé, ma critique a également été en partie supprimé, puis republiée sur la fiche du livre original, comme la version illustrée est à nouveau présente sur le site, revoici la critique.
Comment parler de ce livre? En évoquant le texte de Pennac ou en évoquant le dessin de Larcenet?
Je suis un grand fan de Larcenet depuis longtemps alors que je n'avais encore jamais lu Pennac, je vais donc commencer par le texte.
Ce livre se présente sous la forme d'un journal, un journal d'un corps donc, quel corps? Celui d'un homme qui toute sa vie a écrit à propos du fonctionnement et des dis-fonctionnement de son corps, sentant la fin de sa vie proche il décide de dédier journal à sa fille pour qu'elle puisse le récupérer à sa mort.
La lecture de ce livre est plutôt déroutante, le personnage principal ici c'est le corps du narrateur (dont on ne connait pas le nom), et pour les autres personnages et bien on ne retiendra que certaines interactions que le narrateur aura eu avec, difficile donc de savoir quel age ont ses enfants, puis ses petits enfants.
Mais quel métier fait donc réellement notre narrateur?
Je pourrais continuer longtemps, mais là où ça ne pose pas de problème c'est que justement toutes ces informations sont secondaire, puisque ici on parle d'un corps.
Ce récit porte une grande force d'identification, qui pour moi à certain moment à pu m'apporter l'angoisse du corps vieillissant, et qui m'aurait presque inciter à tenir moi même, le journal de mon corps afin de pouvoir y comparer son fonctionnement au fil des années.
La force de ce livre est aussi dans le fait qu'il évoque des choses intimes qui sont finalement universelle, ces choses que l'on peu ressentir ou faire et puis se demander "Suis-je seul à ressentir cela?"
C'est donc Manu Larcenet qui a réalisé cette mise en dessin.
Depuis toujours le dessin de Larcenet est puissant, avec le temps il s'est d'ailleurs assombris et est devenu encore plus évocateur.
Le choix de se dessinateur pour ce livre est un choix fort judicieux, surtout qu'ici il est magnifié.
La mise en page est très bien pensé et c'est un bonheur de pourvoir regarder ces dessins en pleine page (parfois même en double page).
Oui Manu Larcenet est un dessinateur de BD, mais il a avoué dans une interview (il faudrait que je la retrouve, histoire de citer mes sources) que, de plus en plus, la BD le fatiguait. Pourquoi? Et bien pour la simple et bonne raison que pour chaque case de BD (de Blast notamment) il réalisais un dessin au format A4. Et répéter ce processus pour une BD qui comporte 200 pages et donc bien plus de cases peux s'avérer un travail fastidieux.
Larcenet est ici un "illustrateur" (processus déjà entamé avec les "BD" "Peu de gens savent" et "Nombreux sont ceux qui ignorent") et son dessin incarne magnifiquement les propos du narrateur.