En cherchant ma prochaine lecture pour l’été 2025 après avoir englouti Les Trois Mousquetaires, je retombe sur l’Alchimiste prêté par ma copine. Celle-ci me redit que ce livre l’avait beaucoup marqué quand elle l’avait découvert en fin d’adolescence. Et j’aurai peut-être dû plus m’attarder sur ce dernier point.
J’ai eu d’abord l’impression d’avoir affaire à un petit conte naïf, me faisant penser instinctivement au Petite Prince. Mais là où St Exupéry tend à considérer les enfants comme des adultes, Paolo Coelho prend ces derniers pour des poupons. Ici, tout est un peu simplet, flou, chaque chapitre est court, et est ponctué sporadiquement de petits traits spirituels. Et progressivement, le livre verse dans le voyage initiatique, de plus en plus mystique, et surtout de plus en plus fumeux. Et je me rends compte au fur et à mesure que je suis en train de lire un livre de développement personnel romancé.
Paolo Coelho développe tout un fourbi de concepts mystiques flous qui s’entrecroisent et se mélangent entre eux : la “Légende Personnelle”, “l’âme du monde”, “le langage universel”… Tous ces concepts reviennent plusieurs fois par pages comme des mantras cités par les personnages sans qu’on arrive bien à déterminer leur sens. En inventant et en amenant petit à petit ces idées, Paolo Coelho m’a vraiment donné l’impression d’un charlatan.
Et malheureusement, il n’est pas non plus très bon écrivain. Beaucoup de répétitions, de phrases un peu simplettes… Paolo Coelho donne vraiment peu à réfléchir au lecteur : il écrit un court chapitre avec souvent une petite leçon, et donne le résumé de cette leçon à la fin par le personnage principal comme pour être bien sûr que le lecteur a compris. Et s’il peut rajouter un petit “Mektoub” à la fin d’une phrase sur deux, il ne va pas s’en priver non plus.
Mais la véritable goutte d’eau pour moi a été le moment où le héros commence à parler avec son cœur. Paolo Coelho culmine alors à des sommets de niaiserie. Puis viennent les conversations avec le désert, le vent, le soleil… N’en jetez plus, impossible pour moi de recevoir autant de spiritualité discount plus longtemps.
L’Alchimiste est pour moi un mauvais livre. J’aurai aimé être moins dur avec lui. Je comprends qu’il ai pu impacter certains, à un moment charnière de leur vie. Mais passé 33 ans, ces concepts éculés à base de “l’important c’est le voyage, pas la destination” ou “croyez en vos rêves” me paraissent malheureusement bien trop niais et pauvres de sens, pour m’apporter quelque chose.