C’est assez saisissant de constater comment, sur l’Histoire, on a quand même généralement un paquet d’idées fausses…


A tendre l’oreille ici ou là, il est assez courant d’entendre que faire de l’Histoire c’est juste dresser une chronologie des évènements passés les plus marquants, de brosser le portrait des hommes et femmes les plus illustres, ou bien encore de narrer avec détail et passion les récits des plus grandes batailles et des plus belles découvertes…
…Tout comme on peut aussi entendre que tout ceci n’est qu’un simple exercice d’érudit consistant à parcourir les chroniques laissées par les anciens, ce qui amène en conséquence à déduire que les meilleurs historiens sont finalement ceux qui sont parvenus à emmagasiner le plus de connaissances possibles…
…Et puis enfin, il n’est pas rare non plus que se dise ici ou là qu’à bien tout prendre les querelles d’historiens ne sont que des querelles d’egos ou d’opinions, mais qu’au fond tout ça n’est pas bien grave parce qu’en dehors des périodes récentes à haute portée mémorielle, ça ne reste au final… Que de l’Histoire.


Tant d’erreurs donc… Et surtout tellement répandues !
Mais peut-on vraiment en vouloir aux gens ?
Entre la teneur des programmes d’Histoire dans l’enseignement primaire et secondaire, ou bien de la représentation donnée de la discipline par le service public, tout concoure à entretenir les préjugés, les mauvais réflexes et les raisonnements fallacieux au sujet de ce qui est pourtant une science.
…Oui, une science.
(…J’y reviendrai rassurez-vous.)


Si je me permets de dire tout cela en préambule de cette critique, c’est bien évidemment pour vous expliquer pourquoi je vous parle de cet ouvrage-là, et surtout pourquoi je vous le conseille vivement (…enfin tout dépend, de ça aussi on va en reparler.)
Tout d’abord je pense qu’encore aujourd’hui, il n’y a pas meilleur exemple que cette Histoire des femmes en Occident pour comprendre comment fonctionne l’Histoire et ce qu’est un vrai travail d’historien. Car après avoir suscité un débat assez vif sur ce site en affirmant que l’ouvrage Un certain juif, Jésus était un très mauvais ouvrage d’Histoire – voire carrément un ouvrage de non-Histoire – je ressentais vraiment le besoin de reprendre toutes mes explications à zéro mais en m’appuyant ce coup-ci sur un vrai modèle du genre plutôt que sur une charlatanerie bien forgée.
Ensuite, rien de telle que l’Histoire des femmes en Occident pour se réjouir de ce que l’Histoire a à nous apprendre, bien au-delà des évidences et de ce qu’on croyait pourtant savoir depuis bien longtemps. Car étudier les femmes en tant qu’objet historique est non seulement un exercice intellectuel fort stimulant, mais en plus il est d’une richesse assez sidérante d’enseignements.
Enfin, à bien tout considérer, je pense qu’en fin de compte il n’y a pas meilleur ouvrage que cette Histoire des femmes en Occident pour vraiment saisir à quel point une Histoire faite rigoureusement va bien au-delà du simple devoir de mémoire et qu’au contraire elle participe activement à l’émancipation intellectuelle des masses comme à la modernisation des sociétés qui la pratiquent et la considèrent pour ce qu’elle est vraiment.


Première chose à savoir donc pour commencer sur cette Histoire des femmes en Occident c’est d’abord qu’il s’agit là de l’aboutissement d’un travail-somme.
Douze ans de recherche et de rédaction entre 1988 et 2000 mobilisant en tout soixante-dix auteurs dont l’immense majorité sont des universitaires reconnus et à la tête desquels on retrouve le grand spécialiste du Moyen-âge Georges Duby ainsi que l’une des figures de proue de l’Histoire ouvrière, Michelle Perrot.
Cinq tomes de pages noircies de petits caractères. Cinq tomes de sept-cents pages chacun. Cinq tomes comprenant littéralement des milliers de notes renvoyant à des sources diverses et variées.
…Et s’il ne sera ici question que du tome 1 – consacré à la période antique – il n’en reste pas moins que celui-ci peut grandement enrichir notre perspective d’ensemble grâce à la présence de cette double-préface – celle d’origine et celle de la réédition de 2001 écrite sous forme d’« avertissement » – qui à elles deux exposent les fondamentaux. L’essentiel. La base.
…Or cette base, c’est que faire de l’Histoire c’est avant tout se plier à une méthode.


…Une méthode purement scientifique.


Parce qu’en fin de compte, qu’est-ce que la méthode scientifique ?
La méthode scientifique c’est questionner ce qu’on recherche, comment on le recherche et surtout pourquoi on le recherche.
C’est se questionner notamment sur son objet d’étude, de comment on l’observe et comment on l’analyse. (Qu’a-t-il laissé comme trace ? Qu’aurait-il pu laisser mais qu’on n’a pas su retrouver ? Quelles données en tirer ?)
…Mais faire preuve de méthode scientifique c’est également questionner au-delà de ses données. C’est aussi questionner le chercheur lui-même. C’est donc se questionner soi. C’est interroger ses motivations, ses possibles biais. C’est s’assurer de ne rien laisser de côté, de ne pas sur-interpréter ou mal interpréter…
Et si vous voulez savoir comment on applique cette méthode scientifique là en Histoire, allez donc en librairie et lisez seulement ces vingt pages que comptent cette double-préface…
…Tout y est.


Dans ces vingt pages, Duby et Perrot passent leur temps à recenser la nature de leurs sources. Les textes, les représentations d’époque, les objets du quotidien…
On prend la peine de constater que les textes à disposition sont quasi-exclusivement produits de la main d’auteurs masculins, soit des récits mythologiques édifiant un idéal, soit des textes philosophiques listant les vertus désirées, soit des textes législatifs reflétant un statut social voulu.
On prend conscience que tout ce qui relève des correspondances et autres écrits produits de mains de femmes n’ont pas traversé les âges : jetés lors des inventaires familiaux car jugés sans importance, ou bien carrément détruits par les historiens et archivistes des siècles précédents pour les mêmes raisons…
Etudier les femmes devient dès lors un jeu de devinettes. Pratiquement pas de sources directes – c’est-à-dire des sources produites par l’objet étudié – mais quasiment que des sources indirectes totalement biaisées qu’il va falloir critiquer, étudier, confronter à des données plus neutres et plus fiables pour être en mesure de trier parmi les hypothèses…


L’ouvrage commence donc par un constat d’échec mais surtout une honnêteté salutaire : le résultat obtenu ne pourra être que fragmentaire et à prendre selon des degrés très inégaux de certitude selon les aspects traités, car se risquer au-delà ce serait prendre le risque de faire un pari sur le réel…
…Or la science n’aspire pas à faire des paris.
…Elle aspire à dire le vrai, quitte à rester évasive.


Et puis toujours dans ces vingt pages si précieuses, on retrouve également l’autre composante essentielle dans tout travail de recherche, surtout en science sociale : l’exposition de la motivation à sa recherche.
Là encore, Duby et Perrot sont très clairs. Il s’agit de partir à l’exploration de ce que les chroniqueurs de l’époque et les historiens des temps suivants ont dénigré.
Il s’agit d’aller au-delà des chronologies parfois mythifiées valorisant et justifiant le passé des puissants et de poursuivre dans la lignée de ce qu’avait su initier en France cette école d’inspiration marxiste qu’on appelle l’Ecole des Annales : du passé, il s’agit désormais d’excaver ce qui a été laissé dans l’ombre : l’Histoire des gens ordinaires, des masses. Leur quotidien, leur conditions de vie, leur culture…
Il s’agit de faire ressurgir des structures sociales, des rapports de pouvoir et de domination, des singularités comme des constantes…


Ce n’est d’ailleurs pas une première pour ces deux auteurs : Duby avait déjà permis, au travers de ses travaux, de rendre visible les masses paysannes et les structures féodales pour ce qu’elles étaient vraiment aux temps du Moyen-âge. Quant à Michelle Perrot, elle s’était déjà attelée à la lourde tâche de refaire l’Histoire des masses ouvrières, ce qui n’était déjà pas rien.
Aussi, pour des Historiens d’une telle trempe, faire émerger les femmes de l’ombre a forcément été un enjeu à multiples facettes : c’était à la fois s’attaquer à un sujet de poids puisqu’il représente la moitié des êtres humains ayant peuplés cette Terre, mais c’est également s’attaquer à une population dont la masse n’a d’égale que son invisibilisation ; en somme la plus difficile à faire sortir de l’ombre.


…Et si bien sûr ce seul défi scientifique est en soi le plus grand des stimulants pour les deux chercheurs, celui-ci l’est aussi pour des raisons politiques et sociales évidentes.
En France – et plus largement en Occident – les années 1970 et 1980 sont également des années où s’affirment grandement les mouvements de libération (devrait-on dire d’émancipation) des femmes.
Faire ressurgir le passé des femmes c’est ainsi participer à placer des points de chronologie rendant dès lors possible le traçage d’une dynamique, la lecture d’une trajectoire, et surtout l’observation et la qualification de ce qu’est la réelle nature de la condition féminine au sein des différents corps sociaux qui se sont succédés en Occident…


Néanmoins les intentions n’excluent jamais la lucidité.
Duby et Perrot rappellent en permanence les limites du travail qu’ils entendent mener.
Forcément les sources sont tellement fragmentaires et sélectives qu’elles ne peuvent offrir en conséquence qu’une surreprésentation des femmes de bonnes conditions par rapport à celles qui, de par leur statut ou leurs pratiques, vont être davantage réprouvées ou invisibilisées : esclaves, paysannes, jeunes-filles, prostituées, lesbiennes…
De même, de par l’identité particulière des soixante-dix auteurs mobilisés, le résultat sera lui aussi amené à ne fournir qu’une approche parcellaire aussi bien dans les thèmes que dans les espaces abordés. Chaque auteur a sa spécialité, son style, ses habitudes, mais surtout la surreprésentation de Français, d’Anglais et d’Italiens au sein de l’équipe a conduit inévitablement à resserrer le champ d’études à l’Occident, pour ne pas dire à la zone décrite pas les trois nationalités sus-citées.
…Et ce qu’il y a au fond de merveilleux dans cette préface, c’est qu’elle est tellement lucide, qu’elle mâche le travail pour des critiques comme moi !
…Car sur tous ces points – forces comme faiblesses – les deux auteurs ont effectivement vus juste.


Parce que oui, sachez-le : ce n’est pas parce que l’Histoire des femmes en Occident est un ouvrage d’Histoire absolument brillant en termes de recherche qu’il est pour autant un ouvrage d’une somptueuse limpidité à parcourir.
Cela reste un ouvrage scientifique. C’est un pavé fragmenté. Sans aucune logique narrative qui le traverse.
Le premier chapitre est consacré à la représentation de l’idéal féminin antique au travers des déesses et autres figures mythologiques, quand le second préfère questionner la construction du genre féminin à travers les auteurs antiques, là où le troisième s’intéressa à son tour au statut de la femme à travers le droit romain…
Dix chapitres au total sur des thèmes plus ou moins précis : allant de champs assez larges comme le rapport au corps de la femme à des questions très pointues comme la place de la femme dans les cérémonies religieuses.
Comme annoncé, la disponibilité des sources et la spécialisation des auteurs créé mécaniquement des disparités qui peuvent paraître assez aberrantes pour le néophyte et qui rebuteront sûrement toutes celles et ceux qui entendent parcourir ce travail comme on pourrait lire un essai ou un roman.


Malgré tout cela ne veut pas dire que l’ouvrage est à réserver aux seuls historiens ou étudiants de la discipline.
Histoire des femmes en Occident sait être accessible et jouissif pour qui sait l’aborder.
En fait il suffit de le percevoir un peu comme un dictionnaire ou un annuaire.
Il faut venir à lui avec une question précise et aller ensuite chercher dans la table des matières le chapitre le plus à même de répondre à cette question.
Moi par exemple j’avoue que les chapitres consacrés à la représentation de l’idéal féminin m’intéressaient peu. Or ils sont parfois très très très détaillés, avec tous les questionnements d’analyse de sources que cela peut impliquer dans ce genre d’exercice ce qui peut conduire à une lecture très fastidieuse pour qui n’est pas intéressé particulièrement par le sujet.


…Par contre j’avoue que tous les passages concernant le mariage, la puberté, l’éducation, la sexualité, l’héritage, la place dans la famille, m’ont passionnés.
D’ailleurs, j’ai très vite pris le parti de filer tout de suite vers ces chapitres là et bien m’en a pris.
Et même si je recommande malgré tout de faire l’effort de venir picorer en prenant au moins la peine de commencer systématiquement au début du chapitre choisi – car parfois il y a tout un vocabulaire à maitriser qui ne sera expliqué qu’une fois – cette méthode de lecture permet d’appréhender malgré tout l’œuvre pour ce qu’elle est vraiment : des jalons à partir desquels on peut espérer progressivement se construire une représentation de la vie des femmes.
D’ailleurs, face à ce genre d’ouvrage, chacun aura finalement son propre parcours puisqu’à force de cheminer dedans on finit parfois par être mieux préparé – et par conséquent plus intéressé – par des sujets qui au premier abord pouvaient paraitre relativement hermétiques.


Et ce qui est valable à l’intérieur de ce premier volume consacré à l’Antiquité est aussi et en fin de compte valable pour l’ensemble des cinq tomes.
Car si pour ma part j’ai décidé de ne produire ma critique que sur ce volume-ci, c’est uniquement par facilité pratique puisque, dans l’idée, mon propos tient bien évidemment pour l’ensemble du travail accompli.
Je tiens même à préciser que – paradoxalement – ce tome sur l’Antiquité n’est peut-être pas la meilleure porte d’entrée pour les novices.
Dans les faits l’historiographie antique présente toujours cet inconvénient d’être une histoire à trous qui dit donc peu de choses mais qui par contre questionne beaucoup.
A l’inverse, les volumes sur les périodes modernes et contemporaines, ainsi que le dernier volume sur le XXe siècle, sont beaucoup plus riches, factuels et allant forcément davantage à l’essentiel.
(C’est donc à savoir pour qui souhaiterait s’y risquer…)


Malgré tout il ne faudrait pas croire que ce volume 1 sur l’Antiquité soit le plus dénué d’intérêt, bien au contraire, car les sociétés grecque, romaine et juive sont loin d’être si conformes aux représentations qu’on peut parfois s’en faire.
En termes de droit, de sexualité, de représentation du corps, de filiation, les modèles qui ressortent sont notamment incroyablement contre-intuitifs et questionnent forcément ce qui pourrait nous sembler inconcevable aujourd’hui mais totalement acceptable à l’époque, comme…
…le fait d’inciter les filles à l’activité physique lors de leur jeunesse selon qu’on veuille accélérer leur puberté ou non.
…le fait de leur imposer le mariage à douze ans, qu’elles soient pubères ou non. Et surtout imposer un déflorement par l’époux, persuadés que les Romains étaient que l’activité sexuelle régulière était ce qui favorisait la fertilité de la (très) jeune mariée.
…le fait de tuer les enfants qui naissent difformes ou qu’on juge de trop. Trois enfants est perçu comme un nombre parfait pour un couple, car au-delà la femme pourrait être jugée comme lubrique.
…le fait d’éduquer en conséquence les filles à avoir du dégoût pour le sexe afin qu’elles ne harcèlent pas trop leurs époux qui eux iront se satisfaire auprès de leurs maitresses ou de leurs esclaves.
…le fait de connaître environ un taux de 10% de mortalité liée à l’accouchement, quelque soit les milieux sociaux.
…le fait de faire ingérer de l’hellebore aux femmes comme sorte de pilule du lendemain, au risque d’en tuer un certain nombre au regard de la haute toxicité de cette plante.
…le fait de considérer que la femme ne peut transmettre l’héritage à ses enfants que dans des conditions très spécifiques. Considérer d’ailleurs que ses enfants n’auront droit à l’héritage que selon leurs statuts plus ou moins reconnus, au point qu’un enfant adopté puisse être prioritaire devant un enfant naturel.
(…J’en passe et des meilleurs.)


De telles informations peuvent apparaitre comme plus ou moins anodines, plus ou moins saugrenues, mais il n’empêche qu’elles sont vraies, et chaque auteur prend d’ailleurs bien la peine de le démontrer.
…Et c’est là toute la différence.
C’est même là que se trouve l’essentiel.


…Car alors que vient pour moi le moment de conclure, les conditions semblent désormais pleinement réunies pour comprendre l’importance fondamentale de disposer d’une vraie Histoire complète et rigoureuse au sein d’une société plutôt que d’une Histoire moyenâgeuse pouvant être assurée par n’importe qui.
Un peu de la même manière qu’une civilisation verra ses conditions de vie grandement impactées par l’accumulation de connaissances en sciences physiques et naturelles (et il n’est d’ailleurs jamais nécessaire de rappeler quels bénéfices ces connaissances ont su apporter), la prise en considération des sciences sociales par une société est ce qui lui permet également de moderniser ses structures sociales et d’émanciper les masses qui la composent.


Connaitre les origines et le fonctionnement du patriarcat, c’est encore le plus sûr moyen de prendre conscience de sa nature purement culturelle et donc d’offrir des outils aux membres du corps social afin de s’en émanciper.
C’est aussi essentiel que de comprendre que les paysans et les ouvriers disposent de leur propre culture, de leurs propres structures sociales, et que celles-ci peuvent exister et prospérer en dehors de rapport de soumissions à d’autres classes.
C’est prendre conscience des raisons et des échecs de certains mouvements et de certains modèles. C’est aussi analyser l’efficacité de certains régimes et de certaines politiques.
C’est enfin savoir ce que SONT les choses au-delà de ce qu’on CROYAIT savoir d’elles.
Débarrassés de ses illusions et de ses biais, les corps sociaux disposent dès lors des connaissances nécessaires et indispensables pour qu’ils puissent conscientiser ce qu’ils sont vraiment et, par conséquent, de comment ils entendent évoluer au regard de leurs aspirations.


Alors oui, grâce à des ouvrages comme cette Histoire des femmes en Occident quelques idées fausses peuvent être dès lors balayées et quelques vérités affirmées.
L’Histoire n’est pas qu’une simple chronologie des évènements marquants, elle est surtout et avant tout un questionnement sur ce qu’est un évènement et sur ce qui fait qu’à un moment donné certains ont été jugés plus marquants que d’autres. (D’ailleurs marquants pour qui, par qui, comment et pourquoi ?)


L’Histoire n’est pas non plus qu’une simple accumulation d’hagiographies d’individus extraordinaires ayant su forger leur époque, elle est aussi (et plutôt) une étude des masses et des structures, des visions d’ensemble à l’échelle du macro et du micro qui permettent justement de prendre conscience que ce sont les époques et les milieux qui font les individus bien plus que l’inverse.


Et puis surtout, bien plus qu’être un concours d’exégètes, l’Histoire est avant tout une discipline structurée autour d’une méthode qu’on enseigne en faculté et qui nécessite le même parcours de validation que n’importe quelle autre science.
Car oui, avant toute chose – et surtout avant d’être des élucubrations fantaisistes de royalistes payés par le service public – l’Histoire au sens moderne du terme est bien une SCIENCE, c’est-à-dire bien loin d’être le théâtre des opinions que certains peuvent s’imaginer…


Voilà l’Histoire dans toute sa splendeur et toute sa contemporanéité.
C’est celle qui émancipe les esprits bien plus qu’elle ne les dupe.
C’est celle qui rend la réalité invisible visible.
C’est celle qui tend vers les Lumières quand d’autres n’aspirent qu’à cultiver les zones d’ombre.


Alors oui, je le dis et j’insiste, il est peut-être temps qu’en tant que société on abandonne les usages médiévaux de l’Histoire et qu’on sache enfin embrasser cette discipline pour ce qu’elle est…


Une science. Rien de plus. Et rien de moins.

lhomme-grenouille
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le 17 août 2021

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