Petite déception que ce Jules Verne! Il est cousu de fil blanc. Dès le départ, le lecteur comprend ce qui est en train de se tramer. A moins que seul le lecteur adulte ne cerne ce mystère?
Il s'agit d'un récit typique de Robinsons. Le jeune Godfrey veut connaître un peu le monde avant de s'enchaîner dans le mariage, il a soif d'aventures. Son oncle et sa promise accèdent donc à sa requête, de peur que le regret ne le ronge. Evidemment, le navire fait naufrage, un naufrage bien étrange d'ailleurs, qui ne compte que deux survivants, plein de bétail, mais aucun cadavre, ni même une petite épave. Mais soit! Qu'il en soit ainsi! Godfrey y croit et lutte pour assurer sa survie, redoublant d'ingéniosité et de courage, pendant que Tartelette, bien inutile professeur, se lamente sur leur situation. Faire du feu n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît: d'ailleurs, ils n'y arriveront jamais, et devront compter sur la faveur d'un orage pour enfin manger des aliments cuits. Leur sort serait resté relativement misérable sans l'arrivée d'une unique malle providentielle, contenant des vêtements, des outils, et des fusils. Eh bah tiens donc. Il ne leur manquait plus qu'une bonne connexion internet.
Il y a donc un peu de survie, de découverte et d'exotisme, quelques sauvages, un chinois, et fort peu de dangers. Quelques animaux féroces, tout de même, à la fin. Voilà, voilà, voilà.
Je n'en garderai pas un souvenir impérissable, et je suis certaine qu'il existe de par le monde, notamment dans la bibliographie de Jules Verne, des tas d'histoires de Robinsons bien plus intéressantes que celui-là!