L'École des Robinsons par Parkko
En commençant le livre, je pensais lire Deux ans de vacances. Pas que je n'ai pas bien vu le titre, mais je croyais me plonger dans l'histoire de ces enfants laissés sur une île déserte (les mots "école" et "Robinsons" m'ayant induit en erreur), et en fait c'est une toute autre histoire que j'ai lu. Et pour mon premier Jules Verne, je suis déçu. Je me doute bien ne pas avoir commencé avec un de ses plus connus (encore une fois, c'est pas celui par lequel je voulais commencer), mais j'ai trouvé le récit vraiment lourd.
Je pense que ce qui intéresse Jules Verne, c'est de faire une variation sur le thème de survivre sur une île déserte. On voit bien qu'il s'inscrit dans la lignée de Robinson Crusoé (il ne s'en cache pas d'ailleurs, vu qu'il en parle dans son roman). Mais le récit de Jules Verne est beaucoup plus focalisé sur un manuel à destination de tout nauffragé plus qu'une véritable histoire. Ses personnages ne sont jamais incarnés réellement, le héros est absolument inconsistant et son acolyte, Tartelett, n'est là que pour mettre en valeur Geoffrey (et on le comprend facilement vu que Geoffrey est d'une fadeur extrême et que tout seul il n'aurait pas pu porter le roman).
De plus, je sais bien que le roman a été écrit au XIXè siècle, mais la question du racisme se pose quand même. Quand un personnage, désignant un "sauvage" (je cite) dit qu'il a l'air comme un animal, l'autre lui répond que quand même, il fait preuve de plus d'intelligence qu'un animal. Qu'on relise Verne avant de condamner Tintin au Congo en fait ! Bon, je sais bien qu'il faut prendre le livre dans son contexte historique, mais quand même, ça passe mal à la lecture version XXIè siècle !
Et puis sur un plan juste littéraire, le style de Verne me semble être assez lourd, il ne s'intéresse pas du tout à son histoire à mon avis, il est beaucoup plus centré sur le côté survie que sur ce qu'il écrit et ça se ressent. Quant au "twist" final, il ne permet pas de sauver une oeuvre bien trop décevante.