Bravo Karim

C'est le deuxième livre que je lis de Karim Kattan : j'avais bien aimé "Le Palais des 2 collines" ; celui-ci est encore mieux. Karim permet de comprendre un peu mieux la terreur quotidienne d'un peuple Palestinien qui survit.

Ce roman témoigne que l'écriture est une forme de résistance et peut-être un signe d'espérance.

J'ai bien aimé les passages du livre où Karim Kattan se fait passer pour dieu, une divinité tierce, un sage : l'auteur arrive ainsi à faire des pauses dans le rythme de l'histoire. J'ai trouvé ces "pauses" lunaires et originales : c'est du génie littéraire.

Avec ce roman, j'ai découvert un vent terrible : le Khamsin.

Concernant les 2 personnages principaux, j'aurais un peu plus apprécié ce livre si Isaac n'avait pas été l'amant de Monsieur Wargrave ; les scènes de sexe entre Isaac et Gabriel sont quant à elles absentes du livre ; je dirais même qu'elles sont manquantes et qu'elles auraient dû suppléer celles se déroulant avec Monsieur Wargrave. Je comprends très bien que Karim Kattam ait voulu montrer l'extrême dépendance des Palestiniens vis à vis des Etrangers : contrairement à d'autres Pays où certaines personnes décident de coucher pour réussir professionnellement, l'auteur a peut-être voulu sous-entendre que certains Palestiniens sont obligés de coucher pour survivre. L'écrivain l'a d'ailleurs très bien décrit plus tard dans le livre quand Isaac a accepté de sucer un soldat israélien pour ne pas devoir faire demi-tour au volant de la bagnole de Gabriel.

Enfin, le personnage d'Isaac est très bien travaillé du début à la fin du livre ; Quant au personnage de Gabriel, de son enfance au début de sa carrière professionnelle, la vie de Gabriel est bien décrite ; ensuite, à mon goût, Gabriel est trop effacé.

Merci à l'association mayennaise Lecture en tête d'avoir accueilli cet écrivain en résidence d'écriture dans mon département de naissance : c'est à dire la Mayenne.

Nb : bon courage aux Palestiniennes et Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie qui ne sont pas membres du Hamas