le 28 avr. 2017
Parlons peu , parlons pulp's !
Capitaine Futur : l'Empereur de l'espace est un roman de science-fiction écrit et publié en 1940 par Edmond Hamilton. Autant romancier que scénariste chez DC.Comics , Hamilton fut l'un des...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Capitaine Futur : l'Empereur de l'espace est un roman de science-fiction écrit et publié en 1940 par Edmond Hamilton. Autant romancier que scénariste chez DC.Comics , Hamilton fut l'un des initiateurs de la vague science-fictionnelle qui s'étendit entre les deux guerres. L'age d'or de la science fiction américain , l'émergence de ce "pulps" si bariolé auquel le Bélial rend honneur ici en traduisant officiellement , et pour la première fois , deux récits du père Hamilton.
Capitaine Future , c'est l'autre nom du Capitaine Flam . Le premier d'ailleurs , avant que le Japon ne vienne le triturer sans en extraire la sève ce véritable mythe de la science-fiction. On suit dans ce roman sobrement intitulé "L'Empereur de l'espace" le récit improbable de Curt Newton , héros du système solaire , et de sa fantastique équipe à la recherche d'un sombre ennemi. Celui ci persécute les colons Terriens sur Jupiter en les transformant en bête sauvage , et semble de plus être aux sources d'un soulèvement d'autochtone sur l'astre.
C'est ça le pulps. C'est ça la magie de ces récits alimentaires , fait d'héros caricaturaux , et d'innocentes infirmières à arracher des griffes d'un antagoniste maléfique. Pourquoi l'est-il ? Eh bien , parce qu'il en faut un , parce que sinon le schmilblick ne pourra pas avancer. C'est un style mal aimé , considéré pendant longtemps comme le doux havre de quelques adulescents attardés. Il est d'ailleurs intéressant de noter que ceux qui aujourd'hui ENCORE dénigrent l'impact considérable qu'eut ce style sur la littérature en général sont les premiers à s'engouffrer dans des salles obscures pour consommer des films de super-héros aux facilités scénaristiques comparable.
Parce que , que dire de l'Empereur de l'espace hormis qu'il s'agit d'un récit surnageant à peine au dessus du simplisme ? Les situations sont folles , scientifiquement improbables - je souhaites , par exemple , bien du courage à n'importe qui désirant un jour fouler du pied la surface de Jupiter - et de plus dénué de tout inventivité propre. Curt est un protagoniste au passé...pfiou ! excessivement caricatural , compacté en un seul et même chapitre - ce genre de raccourci descriptif est aujourd'hui considéré comme un véritable suicide du récit. Et malgré tout cela , je n’assène pas à ce livre de note foncièrement négative car j'estime qu'un pulps ne peut être "mauvais" au sens où tout un chacun le comprend. Il évolue hors des limites du cadre de la bienséance littéraire , là où les pince-culs ne viennent pas vous gerber à la figure leurs saints classicismes.
Pourtant , même si j'applaudis l'initiative du Bélial , j'ai peur que ce genre de publications n’entraînent avec elles une réappropriation par ces mêmes critiques afin de normaliser le genre , de le structurer. De le rendre finalement viable à n'importe quel quidam imbu désirant se conférer un minimum d'arguments , entre deux clopes , ou deux verres de martini. Il est en train de se produire un malheur de nos jours , et je ne suis certainement pas le seul à m'en rendre compte : cette collision des genres , engendrée par le défoulement de la culture dite populaire , cette neutralisation de la pensée commune et cette volonté qu'on les intellectuels à ne plus poser de frontières claires , à encourager la cuisine fusion des styles est en train de finalement retirer son goût à la littérature en général. Le progrès ce n'est pas l'uberisation de l'écriture , ou la salade des styles mais bien le retour aux fondamentales frontières. Plus que le dédain , c'est l'indifférence qui est dangereuse autant pour la conservation de ces bijoux littéraires tel que les récits d'Hamilton , que pour notre capacité à prendre du recul sur ce qu'on lit , écoute , ou voit.
Victor Hugo n'est pas et ne sera jamais Edmond Hamilton ; Philip K. Dick n'est pas et ne sera jamais Goethe , et Tolkien n'est pas comparable à Dante Alighieri. Cela peut paraître confus dit comme cela mais je pense que cela fait sens chez beaucoup de personne. Lisez l'Empereur de l'espace comme il se doit , en réfléchissant aux injures que subissaient dans les années 40 les lecteurs des Weird Tales et des Planet Stories et tout au long de sa brève lecture , tachez de faire preuve d'humilité.
Créée
le 28 avr. 2017
Critique lue 186 fois
le 28 avr. 2017
Capitaine Futur : l'Empereur de l'espace est un roman de science-fiction écrit et publié en 1940 par Edmond Hamilton. Autant romancier que scénariste chez DC.Comics , Hamilton fut l'un des...
le 16 oct. 2021
Tout le monde connaît le capitaine Flam mais son origine américaine est moins bien connue puisque c’est Edmond Hamilton qui créa ce héros dans les années 40 sous le nom du capitaine Futur. Élevé sur...
le 12 oct. 2018
La Reine étranglée est le second tome de la saga Les Rois Maudits de l'écrivain Français Maurice Druon , parut en 1955. Si je m'attardais dans la critique du précédent tome , assez vaguement car peu...
le 15 juin 2018
Le Roi de Fer est le premier tome paru en 1955 d'une saga historique qui en contient sept , à savoir Les Rois Maudits. Écrite par l’académicien Gaulliste et ministre de la culture de Georges...
le 16 sept. 2017
Méridien de sang , ou Blood Meridian or the Evening Redness in the West dans sa version originale , est un roman western paru en 1985 , écrit par Cormac McCarthy. Reconnu internationalement depuis...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique