L'Envol par François CONSTANT

L'Envol, nouvelle de Philippe DELERM est, sans plus, une petite pièce, un en-cas, un entremet qui se laisse croquer avec plaisir même sans grande délectation. Pour ma part, ce récit, je l'ai lu avec le bonheur de pouvoir me remémorer l'entretien que j'avais pu avoir avec Jean-Michel FOLON, suite à une réflexion de la maman de mon épouse qui lui demandait pourquoi il peignait des bêtes qui n'existent pas...

C'est avec bonhomie, gentillesse et beaucoup de respect pour cette question d'une personne âgée (102 ans à ce jour!) qu'il avait répondu. "Moi, je vous offre des dessins, de la couleur. A vous d'imaginer et de vous dire ce que cela vous raconte...Mes dessins seuls n'existent pas!" avait-il partagé, en substance. J'aime beaucoup ce monde de FOLON dans lequel les poissons volent, les oiseaux nagent; là où le statique n'arrête pas de bouger tandis que le dynamique s'immobilise pour s'imprégner du possible et prendre son envol pour l'éternité!

Dans sa nouvelle, Philippe DELERM rend bien compte de ce monde pétri de peu de couleurs, de beaucoup d'eau et d'un imaginaire potentiel extraordinaire. Avec une justesse de ton, Il donne une densité profonde à l'effacé, le timoré, l'aigre-doux et le sans-lendemain. Il permet son envol. Libre au lecteur de partir avec lui!