Si tu pensais que les grandes sagas familiales prenaient toujours place dans des décors bucoliques où tout finit par s’arranger, L’Équilibre du monde de Rohinton Mistry est là pour te rappeler que parfois, la vie est une avalanche, et que l’Inde des années 70 ne fait pas de cadeau.
L’histoire suit quatre personnages issus de milieux différents qui, dans un contexte politique explosif, vont voir leurs destins se croiser, s’entrelacer et se fracasser sous le poids d’un système cruel. Dina, une veuve indépendante qui tente de s’en sortir, Maneck, un étudiant idéaliste, et Ishvar et Omprakash, deux tailleurs issus des castes inférieures, essaient de survivre dans un monde qui leur est hostile. Au menu : amitié, espoir, injustices, coups du sort et une bonne dose d’humour noir pour affronter l’absurdité de l’existence.
Le gros point fort ? C’est un roman d’une richesse hallucinante. Mistry déploie un récit puissant où chaque personnage est un concentré d’humanité, avec ses rêves, ses failles et son combat contre un destin qui semble toujours prêt à lui casser les genoux. L’écriture est à la fois fluide et profonde, alternant moments de grâce et scènes d’une brutalité qui te laisse groggy.
Le hic ? C’est un ascenseur émotionnel dont les câbles lâchent un peu trop souvent. Mistry ne fait pas dans le conte de fées et, si tu t’attaches aux personnages (ce qui est inévitable), prépare-toi à souffrir. Les injustices, les violences et les retournements de situation sont d’une cruauté parfois insoutenable, ce qui rend la lecture aussi immersive qu’éprouvante.
Bref, L’Équilibre du monde, c’est un chef-d’œuvre du réalisme social, un roman qui te hante et te bouleverse par sa justesse et son humanité. À lire si tu veux une fresque magistrale sur l’Inde des petites gens… mais sois prêt à serrer les dents, car Mistry ne laisse aucun répit.