Premier roman que je lis de Maryse Condé, j'en ressort avec un sentiment mitigé.
Le style d'écriture, le talent de conteuse, la capacité à donner de la profondeur aux personnages est indéniable. Maryse Condé a un phrasé, un style qui est très agréable à lire. On est parfois désarçonné, comme lire un texte déjà connu mais par un autre traducteur. C'est sans doute un point fort de la francophonie, être capable, dans une même langue, de nous faire ressentir des choses différentes à tous ce que l'on a connu.
Mais pour autant, je reste sur ma faim. Ce roman, c'est l'histoire de Pascal, enfant abandonné à la naissance par sa mère biologique, qui est recueilli par un couple qui ne parvenait pas à avoir d'enfant. Rapidement le bruit court qu'il est en fait le fils de Dieu, et de fait il va réaliser quelques miracles (ou heureux hasard?) , dans une quête de ses origines et de son identité.
Fable métaphorique, espèce de Candide (pas si) moderne, l'autrice nous fait de nombreux clins d'oeil très appuyé aux évangiles (on y croise Judas, Lazare et bien d'autres figures évangéliques). J'ai eu du mal à comprendre le but de cette insistance. De même, je n'ai pas réussi à vibrer avec Pascal sur sa quête. C'est, je crois pour moi, le principal problème: l'autrice fait défilé un nombre impressionnant de personnage, parvient à leur donner à tous une profondeur importante, mais cela a eu pour effet sur moi de ne me lier avec aucun d'entre eux, pas même Pascal.
Enfin, les thématiques de religion, de quête identitaire, du racisme, de la vie caribéenne sont des thématiques assez éloigné de mes questionnements personnels. Cela a fini de me tenir éloigner de ce drôle de roman.
J'en garde quand même une ballade agréable, une écriture déroutante mais intéressante ; mais sur des sentiers trop éloigné de moi pour y prendre un vrai plaisir.