Rhétorique, philosophie et science peuvent-elles converser de concert ?

En préambule
Diantre que cet essai est compliqué à lire !
J'ai le plus grand respect pour tous ceux qui en sont venus à bout.
A titre personnel, il m'aura fallu près de 2 semaines pour arriver à la fin.
Avec le désagréable sentiment de ne pas avoir (tout) compris, ni appris grand chose.
De ce point de vue, Matière et mémoire m'a paru plus accessible.

Un court résumé
L'Évolution créatrice est un ouvrage de philosophie rhétorique.
A distinguer d'un livre argumenté et appuyé par un raisonnement illustré et scientifique.
Bergson y développe sa notion d'Elan vital visant à réconcilier une approche mécaniste (Descartes) et finaliste (les grecs classiques).
La toute dernière partie (50 dernières pages) revêt un aspect plus historique, avec notamment un regard sur les pensées de quelques philosophes (Zénon, Platon, Aristote) et les révolutions scientifiques du XVIIème siècle (Galilée, Copernic).

Ce que j'en retiens
Evidemment la vision de l'Evolution selon Bergson a depuis été mise à mal par la science (ADN et génétique, espace-temps d'Einstein) dont il conteste la démarche.
Une approche plus rigoureuse et moins poétique lui aurait peut-être épargné cet affront.

Ce que j'ai aimé
L'intérêt résidera surtout dans la lecture d'un ouvrage finalement à mi chemin entre :
- la démonstration de l'intérêt de la raison,
- un idéalisme métaphysique.
Ce qui explique peut-être qu'il ait reçu le Prix Nobel de littérature 20 ans après.
Le passage sur L'existence et le néant en est un bon exemple.
Une nouvelle fois, il y développe à sa manière la pensée de Descartes ("Je pense donc je suis") tout en laissant le soin aux générations futures de trancher l'épineux problème de la réalité du Néant.

Bref
Je ne ferai pas plus le malin sur l'ouvrage, puisque - comme indiqué en préambule - je n'ai pas tout saisi, ni pris un grand plaisir dans la lecture.
Un ouvrage pour les Jedis chevronnés, pas pour les padawans en début et milieu d'apprentissage.