J'aurais peut-être dû fumer de l'herbe avant de m'attaquer à "L'herbe rouge" de Boris Vian, ça aurait sans doute faciliter ma lecture de ce roman à classer dans les genres absurde et burlesque, dont je ne suis ni familière ni friande.
Le style très personnel de Boris Vian qui joue brillamment avec les mots, ce style qui a fait le succès de son "Écume des jours" - ce n'est pas demain la veille que je vais m'y frotter à celui-là - me fatigue très vite, disperse mon attention, en un mot m'ennuie.
Dans ce "Alice au pays des merveilles" à la française, on voyage dans le monde des souvenirs grâce à une machine exploratrice aéronautique, on dialogue avec son chien, on confie sa manucure à des insectes, on ne s'aime pas, on a le cafard et on se demande à quoi on sert sur la terre. Les introspections de Wolf (derrière lequel se cache à peine l'auteur) sont universelles et fondées mais elles m'ont vite lassée. Je manque peut-être d'imagination (quoique j'ai su apprécier "Alice au pays des merveilles") et de fantaisie mais c'est ainsi, sur ce coup-ci, Boris et moi, ça ne le fait pas.