J'évite généralement d'écrire mon avis sur des romans reconnus, sur les classiques, sur les œuvres de grands auteurs, parce que tout a été dit. Dans la foule de critiques et d'analyses qui existent, une opinion de plus, de la part d'un lecteur lambda, me semble vain et poseur. Cependant Kundera est toujours vivant : L'Immortalité a été publié pour la première fois il y a de ça 31 ans, ce qui en fait un roman relativement récent. Me dire qu'un tel auteur est mon contemporain me touche. Ça m'a donné envie d'écrire cette petite page.
Je ne savais rien de Kundera ni de L'Immortalité en l'achetant et, lisant les premières pages dans le tram, j'ai été subjugué et ai failli rater mon arrêt. C'est un roman profondément brillant, d'une clarté et d'une lucidité frappante. Kundera écrit que L'Immortalité n'est pas un roman que l'on peut raconter, et si je comprends ce qu'il veut dire je ne suis pas d'accord : cette histoire est très simple. Elle est banale, même. L'intérêt du roman n'est pas vraiment là, mais dans les réflexions qui viennent s'accoler à la fiction. Le livre aborde de nombreux thèmes avec une justesse qui trahit une grande finesse d'observation et d'analyse. On peut trouver ces courts chapitres prétentieux et pessimistes, je les ai trouvé limpides et justes. Impossible de ne pas se sentir émerveillé devant la facilité qu'à Kundera à exprimer des idées complexes en peu de phrases. C'est un roman de quelques jours, il se dévore tant il est agréable à lire et tant il est dense, chaque page apportant sont lot de réflexions sans jamais venir alourdir le récit. C'est indiscutablement un auteur à lire.