L'incolore Tzukuru Tazaki et ses année de pèlerinage, de l'écrivain japonais Haruki Murakami (Ed. Belfond, sept. 2014) nous livre une belle réflexion sur la durabilité de l'amitié adolescente, la quête de soi à laquelle, tôt ou tard, chaque adulte est confronté.La question lancinante de ce livre, à mes yeux, est de comprendre ce qui est à l'origine de nos vies, l'étiquetage des amis, le marquage extérieur ou nos natures profondes, nos moteurs internes.
Cinq amis lycéens se sentent unis comme les doigts de la main.L'appartenance au groupe et l'unicité de chacun s'enracinent dans ces surnoms qu'ils se sont donnés, qui leur collent au corps, au coeur, à l'âme. Mais voilà, quatre reçoivent un nom de couleur (Rouge, Bleu, Blanche ou Noire) tandis que le dernier, Tzukuru, se voit nommé "l'incolore"... N'est-ce pas une première fissure dans cette amitié fusionnelle? Et quand cet incolore est brutalement, et sans explication, exclu du groupe, la fêlure devient gouffre. Tzukuru ne peut que mourir à lui-même. Chargée de solitude, de mélancolie, sa vie se déroule sans être vraiment. C'est sa nouvelle amie Sara qui va le pousser à entamer un long pèlerinage vers son passé pour y renouer avec ses amis et se comprendre.
L'écriture est plaisante, quoique, parfois un peu digressive, nettement moins alimentée que dans d'autres oeuvres par le Fantastique auquel Murakami nous a habitué. Les thèmes de la fidélité, du pardon, de l'espoir et de l'amour soutiennent ce récit. A lire!
François_CONSTANT
7

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 5 oct. 2014

Modifiée

le 5 oct. 2014

Critique lue 1.2K fois

13 j'aime

1 commentaire

Critique lue 1.2K fois

13
1

D'autres avis sur L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage
amarie
8

Critique de L'Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage par amarie

Toujours et encore la magie niponne, Toujours et encore la douceur, Toujours et encore l'attirance vers cette île, attirance de plus en plus forte. Si Tsukuru Tazaki est incolore ne vous y fiez pas, ...

le 12 nov. 2014

13 j'aime

1

Du même critique

Charlotte
François_CONSTANT
8

Critique de Charlotte par François CONSTANT

La chevauchée tragique de la Mort qui pousse à vivre. La Mort qui s’approche, s’accroche, fait peur, étouffe, éloigne, rapproche. La Mort qui force Charlotte Salomon, juive allemande, à devenir sa...

le 20 nov. 2014

18 j'aime

4

L'Amour et les forêts
François_CONSTANT
8

Critique de L'Amour et les forêts par François CONSTANT

À travers « L’AMOUR ET LES FORÊTS », paru chez Gallimard en 2014, je découvre l’auteur Éric REINHART. Belle découverte ! Bénédicte Ombredanne est une lectrice de cet auteur. Ayant apprécié son...

le 27 févr. 2015

17 j'aime

4

L'Art de perdre
François_CONSTANT
8

Critique de L'Art de perdre par François CONSTANT

« L’art de perdre » écrit par Alice ZENITER est la troublante histoire du silence de deux nations conduisant à la perte de paroles, donc de mémoire, de trois générations, celles d’Ali, Hamid et...

le 7 nov. 2017

14 j'aime