Destins

Taire ou avouer ?Tout part d’un malentendu. Joanna aurait passé une bonne soirée dans ce bar avec son amie Laura, si un type un peu collant n’était pas venu lourdement s’accrocher à elle. Certes elle n’a peut-être pas bien signifié les limites mais lorsqu’elle quitte les lieux elle a bien la sensation qu’on la suit. Les baskets rouges sont les mêmes : elle panique et finit par pousser son agresseur dans un escalier. Il tombe la tête dans une flaque d’eau …

A partir de là, le récit se scinde en deux voix alternatives : Joanna se dénonce après avoir porté secours au jeune homme, ou Joanna se tait et emporte avec elle son secret. Dans les deux cas , une certitude, la victime n’est pas celui qui l’avait importunée quelques instants plus tôt.Les destins parallèles sont évoqués, bien identifiés par les titres de chapitre, Taire, ou avouer .

Hormis la richesse de l’analyse de ces deux situations, conséquences de ce que décidera la jeune femme, le roman porte en soi le concept de destin, qui peut, à chacune de nos décisions prendre des directions bien différentes et interférer sur la vie de ceux qui nous entoure. On a  en quelque sorte deux romans pour le prix d’un, et l’ensemble est une réussite. Aussi interessant que le précédent , Après minuit, on perçoit le gout de cette autrice pour manipuler ce qui fait le cours de nos vies, quitte à prendre des libertés avec la chronologie ou inventer deux histoires différentes à partir d’un même événement.

Lu avec un grand intérêt et autrice prioritaire désormais.