Comme pour beaucoup, j’estime que David Fincher est un monument sacré du cinéma, sans pour autant être un de mes réalisateurs favoris. J’aime certains de ses films, je respecte son style, mais je ne suis pas de ceux qui connaissent chaque plan par cœur. Pourtant, ce livre m’a fait de l’œil et... Même si j’y ai trouvé de très belles choses, je dois avouer que j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout.


Le premier constat, c’est sa densité. L’ouvrage est bourré d’analyses, de détails, d’anecdotes, et en même temps, il garde une clarté appréciable. On peut s’y plonger sans être un érudit de Fincher, et c’est assez rare dans ce type de publication. Contrairement à d’autres titres de Third Éditions que j’ai pu feuilleter, celui-ci prend le temps de creuser vraiment les obsessions du réalisateur, comme son goût pour la noirceur, ses rapports à la violence, la manière dont il décortique la nature humaine. L’auteur a une ligne directrice claire et il la tient, au point que chaque chapitre semble répondre au précédent.

C’est une belle cohérence et je dois dire que sur ce plan, je l’applaudis.


Autre point à souligner, les illustrations de Capucine Bouley...

Ce n’est pas un artbook, on n’est pas noyé dans les images, mais le fait d’avoir quelques visuels disséminés ici et là fait beaucoup. Ça surprend même agréablement dans un livre de cette maison d’édition, d’habitude assez austère visuellement. Les dessins rappellent des scènes emblématiques sans voler la vedette au texte et ça donne une respiration bienvenue.


Mais voilà, si la densité est une qualité, elle peut aussi devenir un poids.

Le livre est épai, et je me suis retrouvé parfois à tourner les pages en me disant : “tout ça pour ça ?”


Non pas que ce soit mal écrit ou inintéressant, mais l’obsession de rester collé à l’idée de noirceur finit par rendre le propos répétitif. Quand on n’est pas un fan inconditionnel de Fincher, ce côté “marteau-pilon” peut lasser. On enchaîne les analyses, les parallèles, les rappels… et au bout d’un moment, on a l’impression que le cercle se referme sur lui-même.


C’est d’ailleurs là que se niche une autre réserve... Beaucoup de choses développées sont déjà connues des amateurs de cinéma. Les obsessions de Fincher, ses manies de mise en scène, ses rapports de force avec les studios… Ce sont des sujets déjà documentés. Le livre les éclaire bien, mais n’apporte pas toujours la fraîcheur qu’on espérait. Et puis, en choisissant de mettre toute la lumière sur la noirceur, l’ouvrage passe un peu sous silence d’autres aspects de son œuvre, notamment les moments où Fincher sort de ce carcan sombre.

Ça crée une impression de biais, comme si certaines œuvres “moins noires” avaient été survolées pour préserver le fil rouge.


En somme, j’ai trouvé l’expérience intéressante, mais pas indispensable.

Si vous êtes passionné par le cinéma et que vous connaissez déjà bien l’œuvre de Fincher, vous y verrez un bel approfondissement. Mais pour un lecteur plus curieux que fan, le livre risque de paraître trop long, trop enfermé dans son thème, presque décourageant. Ce n’est pas vraiment un défaut, plutôt un choix assumé, mais c’est un choix qui m’a laissé un peu à distance.


Croyez moi, que comme toutes œuvre de Third Edition ça reste le cadeau idéal pour tous fan de ce réalisateur!

KumaCreep
6
Écrit par

Créée

le 13 sept. 2025

Critique lue 4 fois

KumaCreep

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