Court roman, mais efficace.
Le récit se situe à Berlin, en 1932, en pleine montée du nazisme. Alors que l'été est caniculaire et que les sbires du NSDAP font régner la terreur dans les rues, le père d'Adèle Blumen (l'héroïne du roman) est accusé du meurtre d'un jeune officier SS. Il a en outre le toupet d'être juif, ce qui envenime encore plus la situation, les camarades de parti du jeune homme cherchant donc à le lyncher.
Comble de malchance pour le père d'Adèle, la police cherche à lui faire endosser la responsabilité d'autres meurtres, commis par un tueur qui arrache les ongles de ses victimes et qu'elle échoue à arrêter depuis plusieurs semaines.
La jeune femme ne baisse cependant pas les bras, et va donc mener l'enquête en singulière compagnie : son ami et soupirant gardien de zoo et sourd-muet, et sa voisine veuve et lesbienne qui a, sans surprise vu le contexte, mauvaise réputation dans le quartier.
L'enquête est prenante, matinée de fantastique, d'ésotérisme et de science-fiction (un savant mélange des trois) et nous plonge dans un Berlin poisseux, étouffant (à tous points de vue) et au bord du gouffre. Les personnages principaux sont bien campés, sympathiques jusque dans leurs défauts, et on se laisse facilement embarquer dans le récit.
L'ambiance, pour lourde qu'elle soit, n'en est pas moins réussie. Le mélange de fond historique, d'histoire de sorcellerie et de technologie retro-futuriste fonctionne très bien. Un chouette moment de lecture.