L'Oncle Silas par Nhoj

Choix de lecture spontané, mes a priori basés sur ce que j'avais lu précédemment de l'auteur me laissaient espérer un récit davantage imbibé de surnaturel au lieu d'un thriller plus épuré. Cependant ça se laisse suivre sans déplaisir malgré une prévisibilité sans doute travaillée pour tenir en haleine le lecteur quant aux maux qui s’apprêtent à dégringoler sur le coin de la gueule de la naïve narratrice. Le fait qu'elle témoigne à la 1ère personne des années après les événements relatés pourrait désamorcer toute tension mais il n'en est rien. On continue pour découvrir " comment " elle déjouera les embûches et non " si " elle y parviendra. C'est rassurant, comme un épisode de Columbo (vous ne verrez sans doute cette comparaison farfelue dans aucun autre avis).

Si les rebondissements n'ont pas trait au fantastique, ne vous détournez pas forcément si c'est ce pour quoi vous êtes d'humeur. Le Fanu agrémente son roman de quelques petites touches étranges, en évoquant des spectres qui ne sont pas le moteur de l’œuvre mais lui confèrent une saveur mystérieuse.

Enfin, la véritable raison de cette critique : me permettre de me souvenir du personnage de Madame de la Rougierre. Très cartoonesque et amusante, elle décuple le plaisir de lecture. Stupide, vaine, voleuse, fourbe, pathétique... un vrai petit croque-mitaine avec une perruque et un penchant pour les boissons qui piquent.