Le narrateur est enseignant dans un établissement franco-allemand. Lorsqu'il va à Weimar avec des élèves, c'est pour être dans les pas de Goethe qui vécut là. Mais il va également visiter Buchenwald, un camp de la mort à la triste réputation qui se trouve à quelques kilomètres de Weimar qu'on assimile seulement à la ville qui vit naître une certaine idée du romantisme allemand. Cependant, parmi les photographies du camp, il remarque un homme qui ressemble étrangement à son père.

Trop vieux pour être son père, cet homme l'intrigue. Il se souvient que son père ne ressemble pas vraiment à son grand-père contrairement à ses oncles et tantes. Sa famille doit avoir un secret bien caché qu'il va s'efforcer de mettre à jour. Lorsqu'il interroge son père, ce dernier reste évasif comme à son habitude. Il va pourtant falloir résoudre ce problème et savoir qui est l'homme de la photographie.

Il ne tarde pas à découvrir qu'il s'agit de David Wagner. Un jeune juif d'origine hongroise venu en France en suivant ses parents. Mais David est ambitieux et tellement beau. Il saura en jouer en séduisant la fille d'un célèbre médecin. Ce dernier fera tout pour l'empêcher d'entrer dans la famille Fabre. Nous sommes quelque temps avant le début de la Seconde Guerre mondiale.

Marcel Fabre, le grand-père du narrateur, est le fils du médecin et c'est lui qui succédera au grand homme. Il a choisi la préfectorale plutôt que la médecine. Il épouse Virginie, une femme si belle au côté d'un homme si laid. David Wagner et Virginie vont commettre l'irréparable, mais on découvrira que Marcel n'est pas l'homme qu'on pense. Peu de temps après David sera dénoncé et ira rejoindre la cohorte des victimes de la folie nazie.

Les apparences sont souvent trompeuses et il convient de ne pas juger trop hâtivement les gens. L'histoire est meurtrissures, mais aussi rédemption. Ainsi, lors de son enquête, le narrateur, qui est un Fabre, mais se sait maintenant être également un Wagner, ne tardera pas à rencontrer l'amour au travers d'une jeune femme, petite-fille d'un Allemand, membre du parti à l'époque, mais qui n'était pas prêt à tout pour réussir. Plongée dans l'horreur des camps, dans les non-dits familiaux, dans la découverte de ses proches, ce roman est à lui seul un portrait d'une Europe contemporaine qui a rencontré la fin de l'histoire avec ses errements fascistes. Une découverte pas forcément agréable, mais nécessaire.
Bobkill
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le 9 nov. 2010

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