La 5e Vague
6.6
La 5e Vague

livre de Rick Yancey (2013)

Bon, la première connerie à pas faire c’est de regarder le film avant de lire le bouquin (ce que j’ai fait, donc). En fait, le film est très fidèle, ce qui est assez rare pour être souligné mais comme on reste sur du scénario assez convenu (situation initiale, élément perturbateur, rebondissement, fin) tout ce qui aurait pu nous surprendre tombe à l’eau (c’est le cas de le dire, ha ha ha). Ce que j’ai du mal à évaluer c’est si j’aurais été surpris par les « twists » scénaristiques en n’ayant pas vu le film (qui est assez nase, il faut le dire aussi).


L’histoire est donc sympatoche, bien qu’assez convenue, comme je le laissais sous-entendre au-dessus.


Ce qu’il y a d’intéressant mais en même temps de perturbant c’est le choix d’une écriture à la première personne qui va accompagner différents personnages à chaque chapitre. Autant l’idée peut paraitre bonne (c’est pas le coup du siècle non plus, on est bien d’accord) autant on réalise vite que tous les protagonistes ne se valent pas. Mais alors pas du tout.
Cassie, notre héroïne, est quelqu’un d’insupportable au demeurant par son côté caractériel et gamine mais aussi de très attachant par son franc-parler, son langage cru ou ses réparties acerbes. Certaines répliques m’ont d'ailleurs véritablement fait me bidonner.
Par contre, les autres personnages sont sans réel intérêt et leur personnalité pas suffisamment approfondie pour les rendre intéressant selon moi. D’ailleurs, l’architecture du bouquin nous montre bien que l’auteur était bien plus attaché à son personnage féminin qu’aux autres. Les chapitres concernant Cassie étant beaucoup plus longs et détaillés sur son ressenti, ses émotions. Mais ce qui est paradoxal, c'est que c'est aussi une faiblesse car Cassie finit par nous les briser menu quand elle tombe amoureuse. Certains chapitres en deviennent lourdingues et sentent un peu le remplissage ou pire, ils font penser à Twilight.
Le passage où elle est recueillie dans la cabane est particulièrement long et pénible (bizarrement il contient aussi les meilleurs pépites des répliques de Cassie).


Alors bon, c’est pas mal mais c’est loin d’être extraordinaire. Mais ce qu'il y a de louche c'est que ça sent à mort le bouquin de commande. Surtout quand on sait que les droits du cinéma étaient acquis avant même la sortie en librairie.
Tout comme dans le film, j’ai l’impression que l’auteur a dû répondre à un cahier des charges très lourd pour viser un public précis, une taille précise de livre et un style un peu atypique mais pas trop.


Ce n’est d’ailleurs pas un reproche à l’auteur, hein, moi qui patauge depuis deux années dans l’écriture de mon premier roman, je suis bien placé pour savoir combien l’exercice est difficile. Mais tout semble trop calibré pour être crédible. Seuls les passages sur Cassie m’ont fait tenir. Le reste ressemble trop à un grotesque remplissage de commande.


Alors je vais lire la suite dans la foulée, histoire de pas lâcher le fil et surtout histoire de pouvoir comparer avec le film après et non pas dans l’autre sens.

villou
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le 4 juil. 2016

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villou

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