La Bible
6.7
La Bible

livre ()

déconstruction d'un "texte" à l'odeur du souffre

Je me tente à un exercice difficile que de faire une critique de ... la Bible. Je fais une critique car j'ai envie de poser un texte qui met au claire la nature du "texte" au quel on a affaire et sur lequel nombreux sont les lieux communs.

(je préviens d'avance que y a des fautes d'orthographe un peu partout, dyslexie oblige, il m'est difficile de me relire)

Pour expliquer d'où je parle : je suis une meuf trans chrétienne, voila, quel branche du christianisme ? aucune, je penche juste profondément dans la mystique, mais ça ne décris pas forcément un dogme d'une branche de l'église et... je n'ai justement pas de dogme. Pour faire un bref historique avant de rentrer dans le vif du sujet, oui, j'ai été traumatisé fort longtemps par la religion, très jeune ça a été juste un outil pour me faire peur, pour m'abuser de divers manière en appuyé une soi-disant "morale"... effarant n'est il pas ? abuser au nom de la morale, plus tard j'ai pris les propos de ma mère orthodoxe sur le mariage pour tous, puis quand j'ai fait mon "coming-out" en tant que personne trans, oui, la Bible a été placé comme un outil pour dire en quoi je serais la contre-nature, l'antéchrist, rajouté à cela les mœurs slave et ça produis une ado toxique et névrosée ... rapport tellement antagoniste que plus tard par pure réaction comme plein d'autre, je me suis tourné vers le satanisme, mais non pas comme beaucoup un satanisme athée à la LaVey, une satanisme théïste de la main gauche où je ne voyais qu'une ascension en courant vers le prochain vice ... détruire des biens matériel cher aux miens, enfoncer un compas dans la nuque d'un camarade gratuitement, détruire mentalement des gens, chercher la confiance mais que pour mieux trahir... ouais et ça ... c'est qu'une petite partie, mais il ne fait aucun doute que la sociopathe que je suis a été formé par un environnement et la religion répressive et dogmatique faisait pleinement partie de cet environnement.

J'ai changé du tout au tout et n'est plus aucun rapport d'antagonis envers la religion, je ne juge que très peu les gens pour les actes ou leurs idées, j'évite de produire de la souffrance autour de moi, j'essaye d'aider comme je peux les gens mais même pas par un genre d'altruisme, je n'y vois qu'un acte de foi et j'assume un côté purement égoïste et autocentrée dans ma vision de la foi car ... je ne pense pas me tromper, la vertu chrétienne n'existe que pour nourrir égoïsme et les bonnes actions ne sont qu'une récompense pour l'individu, une satisfaction que l'on trouve à voir une ascension personnel et le rapprochement d'une certaine philosophie plus que d'une certaine "morale", car il n'y a pour moi pas de morale chrétienne, on peut y croire oui, mais plus l'on creuse moins c'est une vision qui tient ou alors c'est une vision que l'on reconstruit soi même en rejetant une morale objective au sens très nietzschéen.

Du coup, qu'est ce que la Bible ? elle n'est pas un texte, elle n'est pas un livre non plus, elle est un recueil de texte écrits par bon nombre de gens en profond désaccord entre eux et dont l'étude de la Bible permet de constater qu'ils étaient tellement en désaccord entre eux qu'ils le temps de les appuyer à l'écrit. Ainsi l'auteur de l'apocalypse répond de façon polémique à Paul de Tarse et le contredit purement et simplement. On peut évoquer les nombreux passage qui place l'insurrection comme une solution contre un "gouvernement" que l'on trouve illégitime et que l'on a soi même choisis (dans la Bible hébraïque) le geste de Jésus de Nazareth lui même qui n'a rien de pure pacifique même si il prône la non-violence qui plus tard sont contre balancé par .... Paul de Tarse qui prône obéissance et soumission (???) De même, on peut parler d'un texte à proprement parler homophobe sans faire volontairement une impasse sur l'historiographie et un effort de contexte, ainsi que la parallèle avec d'autre passage : alors que la sodomie est "condamné" dans le pentateuque, on oublie ce qu'était l'époque, quand on parlait de sodomie on parlait en réalité du viol et aucunement d'une pratique sexuel consentante mais précisément car on ne l'imaginait pas autrement à cause des mœurs de l'époque, mais à d'autre moment on trouve des choses proche de l'homosexualité comme l'histoire entre David et Jonathan et une certaines relations dans le livre de Ruth.

Il faut comprendre par ailleurs que quand on construit une morale sur la Bible ou des valeurs, on ne fait qu'une sélection de passage de façon consciente ou non, étant donné que l'exégèse affirme que la collection de livres ne forme pas un tout cohérent il ne peut en être autrement à l'évidence. La théologie dans tout cela est faite pour éclairer à ce propos sous un angle ou autre. Ce qu'il se passe dans notre société et pourquoi la Bible ainsi que d'autre texte religieux font de sérieux font des ravages, c'est que le propos théologique profondément critique n'a aucune importance et que le propos qui répète des lieux communs et propage des fausses conceptions sur la Bible, il est proéminent et cet part de faux est le cœur de l'abus religieux sous toutes ses formes. On a tendance à dire que la Bible est par exemple "la parole de Dieu", sauf que nan, elle ne l'est pas, si c'était le cas, pourquoi tant de contradiction venant d'un être que l'on suppose parfait ? la Bible est remplis d'erreur, elle est une fabrication profondément humaine et ... oui justement l'erreur est le propre de l'Homme. C'est par ailleurs oublié les différentes manière que Dieu peut utiliser pour communiquer comme le buisson ardant. Bon nombre des écrits de la Bible sont des écrits sur ce que l'on ne peut atteindre, le coeur de la métaphysique, au même titre que Einstein qui écrit sur le big bang, une origine à laquelle on ne peut parvenir. Les écrits mythologique de la Genèse sont de cela, l'Homme étant un animal profondément nerveux et anxieux, il a besoin de réponse pour calmer sa quiétude, la réflexion sur le caractère infini ou fini des temps est profondément naturel. Pour cette raison que ce discours est présent absolument partout dans les textes sacrés, l'être humain ayant besoin de quiétude cherche une réponse et la littérature en est une, on pourrait se dire "ouais bon c'est farfelue et plutôt faux" mais qu'importe, admettons que ça a de la gueule, que ce n'est pas juste une manière de songer au origine, le texte a une profondeur dans sa polysémie qui dépasse la lacune d'un esprit scientifique à l'époque. L'atout de cette pensée ? elle trouve du sens à sa vie en renvoyant à une mythologie, des histoires, alors que notre monde profondément désenchanté ne se trouve du sens que dans la rigueur froide des sciences (même si les sciences et les mathématiques sont plus créative qu'on ne le crois). C'est quelque part la profonde faiblesse de notre époque qui souffre d'un manque de sens où toutes les mythologies se font détruire les unes après les autres car confondue dans une masse. En ce sens, la Bible est pour moi d'avantage une philosophie qu'un texte penser pour transmettre une morale précise, ce n'est qu'un ensemble de mythe qui devrait être d'avantage juger pour ce qu'il apporte plus que pour ce qu'il pourrait nous... inculquer ? enfin... que veux tu inculquer de manière cohérente au travers d'un ensemble de texte qui se contredise les uns les autres ?

D'ailleurs, de quoi on parle quand on dit "la Bible" ? ben bordel... de rien du tout, entre la version catholique, protestante, hébraïque, orthodoxe, copte ou ... éthiopienne ? (c'est celle qui comporte le plus de texte dit "biblique" mais qui ne comporte pas l'ensemble des textes sacrées chrétiens pour ainsi dire). Les textes inclus ou omis sont toujours différents, on ignore souvent la quantités de textes dit "apocryphe" et il n'en existe pas de collection complète puisque ... on a découvert de nouveau ce mois ci à Qumran (août 2023), je ne parle même pas des textes dit "intertestamentaire" ou des écrits que l'on a songé à placer dans le canon biblique mais que l'on a finalement renoncer à ajouter.

Est ce que tout cela est une raison pour arrêter de croire, non, au contraire, mon propos c'est plutôt de changer de regard, de se libérer et ne voir la religion que comme une relation avec une entité immatériel, un ajout et non quelque chose qui doit nous faire souffrir, pour ça que le péché ne me fait spécialement flippé, je ne vois Dieu que comme un Être aimant et que pour ce genre de raison, l'existence même de l'enfer est dur à justifier ou du moins ... comme dit Origène il n'y a aucune raison que celle-ci soient éternel justement car Dieu est un Être aimant. L'idée de l'enfer n'existe pour ainsi que pour essayer de nous faire tendre vers du mieux et que pacifique soient nos relations et l'idée de vie après la mort ne sert qu'à échapper à un potentiel nihilisme, expliquant par ailleurs la place de texte comme l'Ecclésiaste qui nous mettent face à une potentiel inexistante de la vie après la mort, une potentiel inutilité de nos actions, le caractère vain de la vie. Une fois tout cela outre passer, alors oui, on peut vivre avec une certaine quiétude mais au prix d'un certain combat bien entendu.

Je serais tenté de m'exprimer sur d'autre aspect du christianisme comme la pratique elle même maiiiis je m'arrête ici, ce serait *trop* m'étaler (ce que je fais déjà avec une certaine aisance).

J'espère que mon texte peut aider certain.e.s à ne plus voir ce bouquin qu'est la bible comme je l'ai vu pendant de longue années de ma vie... comme un pure instrument de torture et que ça vous permettra d'y voir d'avantage un patrimoine culturel comme un autre dans lequel on peut puiser une certaine richesse, car la richesse est indiscutable, je pourrais évoquer l'influence sur la littérature, la poésie, la question du vin comme source de vie, le rapport à l'amour, des récits de guerre... quelque chose qui fait que je ne cesse de retourner vers cette collection de texte.

EmilieDuTurfu
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le 20 août 2023

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