Un résultat en demi-teinte pour ce livre, qui, s'il est souvent juste dans le fonds de ce qu'il dénonce, se perd trop souvent dans la forme. La véhémence exagérée et délibérément insultante de beaucoup de chapitres finit par agacer le lecteur le plus favorable au propos de fonds (moi en l'occurence), et dessert la critique constructive profonde mais indispensable au marché de l'art que pourrait apporter ce livre. On ne gagne jamais un combat en s'abaissant à la haine pure ou aux insultes (des réflexions très limites sur la sexualité d'une critique d'art par exemple), et l'auteur est tellement haineuse par moments qu'elle me donnerait presque envie de défendre le travail de certains artistes sur lesquels elle crache, alors que j'ai ouvert ce pamphlet en espérant trouver enfin quelqu'un capable de critiques sans hypocrisie à leur propos. Mais on ne sert jamais une cause en dénonçant à tout va sans argumenter, ou en expliquant pourquoi untel est mauvais par l'insulte gratuite. Et c'est bien dommage, parce que je pense que l'auteure a fondamentalement raison dans ce qu'elle dit, et que l'on entends dramatiquement trop peu les avis de ce genre, qui en libéreraient et soulageraient pourtant plus d'un.