Assurément, il s'agit d'un bon livre de jeunesse, de mon point de vue.
Mon premier argument est le plus rudimentaire, mais aussi le plus révélateur. J'avais lu la Citadelle du Vertige la première fois en classe de première rénovée (dans le général), puis je l'ai relu il y a peu. Enfin, il m'a été donné de le relire une troisième fois pour en rédiger un résumé et une note critique, mais aussi pour m'en imprégner afin de construire au mieux l'activité Donner le goût de lire à réaliser. Et par trois fois le livre m'a passionné ; la première fois pour son suspense, les deux autres fois pour le plaisir qu'il me procurait. Quoi de mieux qu'un livre qu'on aime lire et relire ?
Deuxième argument en faveur du livre : la syntaxe est accessible pour le public visé (à partir de 10 ans). La plupart des phrases sont courtes et simples et la plupart du vocabulaire est compréhensible. Je conseille toutefois à l'enseignant de faire une petite structuration sur le vocabulaire lié au moyen âge et à l'église avant de livrer le livre aux élèves.
Troisième argument : le livre (ne) comporte (que) 151 pages, la taille des caractères est assez grande et le livre est accompagné de maintes illustrations (douze au total), qui sont d'ailleurs bien réalisées. Petit défaut, la répartition des illustrations est plutôt inégale. On peut trouver une trentaine de pages entre deux dessins ou, à l'inverse, seulement deux pages ! Un vrai désert entre deux oasis pour le jeune lecteur...
Venons-en au contenu : le livre se divise en quatre parties plus un épilogue. Les trois premières font la première moitié du livre, la quatrième et l'épilogue comblent le reste. L'auteur s'est pris au jeu de son histoire et nous a concocté une quatrième partie bien plus étoffée que les autres ; l'explication est simple : il ne s'agit pas là d'un défaut d'organisation, mais plutôt d'un « problème » survenu lors de l'écriture. Cependant, ce n'est pas un défaut, car l'escapade de Symon dans les entrailles de la cathédrale est bien menée et remplie de péripéties. De plus, elle est préparée avec finesse durant les trois parties précédentes. Au final, ce n'est pas la quatrième partie qui est trop longue, ce sont les trois premières parties qui ont été judicieusement raccourcies. Ces dernières pourront d'ailleurs paraitre quelque peu « ennuyeuses » aux yeux de certains élèves à cause de leur manque d'action pure ; il ne s'agit pas pour autant de description vaines, mais bel et bien de la mise en place d'une intrigue qui trouve tout son sens dans la révélation finale en fin de quatrième partie. C'est avec un intense plaisir que l'on est amené, par la suite, à relire le livre à la lumière de ces révélations !
Attention toutefois ! Le livre est classé par sa maison d'édition dans la collection science-fiction. Seulement, le livre ne s'apparente à la science-fiction qu'à la lumière de la révélation finale ; durant le reste de la lecture précédant cet instant, il ne correspond pas au stéréotype de ce genre fort typé dans l'esprit des élèves. Il aurait mieux valu le « caser » dans une autre catégorie, comme celle de l'aventure ou du mystère, par exemple...
En bref, un livre qui a le mérite de sortir des vieilles lectures poussiéreuses, d'être original et qui plaira aux jeunes lecteurs avides d'aventure, même s'il est « long à démarrer ». Il s'agit, après tout, du meilleur livre que j'ai lu durant l'année scolaire 2002-2003 !
LarsenLagann
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le 10 janv. 2011

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