Si j'ai été tentée de me procurer ce bouquin, c'était pour voir de plus près quelles aberrations étaient livrées quant au métier de bibliothécaire (rien que la quatrième de couverture est en soi écœurante par le concentré de clichés qu'elle véhicule...)
J'ai bien cru en ressortir rongée d'urticaire voire connaître mon premier décès en en parcourant les premières lignes. Puis, petit à petit, je me suis accommodée au tempérament de la narratrice tant son égarement me paraissait insondable – elle est complètement frappée -. J'ai fini par me dire que ce roman ne se voulait être, comme précisé par l'auteure dans sa dédicace, qu'un simple divertissement.
Je reste malgré cela gênée par deux choses : par le fait que ce livre ait été écrit par une journaliste et qu'il ne s'agisse donc pas d'auto-dérision – Sophie Divry croit-elle ne fut-ce qu'un peu en cette image grise qu'elle affuble au métier de bibliothécaire, en l'univers morose qu'elle décrit depuis la bouche de sa narratrice? – et le risque que les lecteurs prennent cette lecture au sérieux. Hélas, en dépit de l'humour palpable dont est emprunt ce livre, je crains que ce livre conforte les clichés les plus venimeux et enracinés : combien de personnes se représentent le métier par des femmes qui lisent, font « chut » ou n'ont d'autre tâche que le rangement ? ... Ce n'est hélas pas ce genre de bouquin qui risque de changer l'opinion publique et je le déplore.
Bref. Une lecture avec beaucoup de vérités obsolètes à mon sens et qui me laisse donc assez mitigée bien que j'aie réussi à y prendre du plaisir de temps en temps...
A lire avec prudence.