En 1878 les indiens Cheyenne sont chassés de leur territoire et emmenés sur les terres arides de l’Oklahoma, la réserve indienne. Ces chasseurs libres et fiers dépérissent dans cet univers hostile où les vivres leur sont apportés au compte goutte. Trois cent d'entre eux décident donc de s’enfuir pour retrouver les Grandes Plaines. Soldats et civiles se lancent alors à leur poursuite pour tenter de les en empêcher.


C'est le récit du dernier sursaut du peuple cheyenne, de l'ultime quête pour la dignité. Le pacifisme et le désir de liberté des indiens s’opposent au pragmatisme politique et aux valeurs américaines de l'époque. On assiste, impuissant et révolté, à cette traque meurtrière. C'est avec panache que les cheyennes vont déjouer les ruses et les pièges qui leur sont tendus. Allant au bout d'eux même au non de la liberté, ils forcent le respect. Leurs poursuivants paraissent bien ternes à côté, pétris de préjugés et de raisonnent préconçus. Parfois certains s'interrogent sur le bien fondé d'une telle traque, mais ils n'osent pas agir ou élever le voix. Le pragmatisme l'emporte, la nécessité d'être intransigeant et de "faire des exemples".


Le peuple cheyenne connait la nature et a un lien très particulier avec elle. Dans ce roman elle est un personnage à part entier. Les paysages nous sont merveilleusement décrits. Des déserts de poussière de la réserve indienne aux neiges canadiennes, en passant par les Grandes Plaines verdoyantes, on parcourt les grandes étendues avec eux.


C'est aussi une description de la société de l'époque. Les chemins de fer et les lignes télégraphiques se dressent de plus en plus nombreux sur le territoire. Progressivement, les hommes sont en train de soumettre la nature à leurs lois, sous les yeux incrédules des indiens. Les bisons, si nombreux auparavant, disparaissent à vue d’œil et les plaines désertes se peuplent de fermes.


Ce livre est d'une puissance folle. Face à l'injustice, les indiens se tiennent droit, préférant la mort à la perte de dignité.

Anaïs_Alexandre
10

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Créée

le 7 juin 2017

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