Annie, une jeune américaine de la côte ouest des États-Unis, est enceinte de neuf mois. Alors qu'elle fait des achats dans un magasin de la périphérie, un énorme tremblement de terre terrasse sa ville de Portland, Oregon. Et très probablement une zone beaucoup plus large mais les protagonistes comme le lecteur sont dans l'ignorance puisque l'auteure focalise uniquement sur le point de vue d'Annie et celui indirect des quelques personnes désemparées qui croisent son chemin. Sans moyen de communication, dans une ville dévastée, elle n'a qu'une idée en tête : retrouver son mari et mettre son bébé à naître en sécurité.
"La déroute" est une très belle surprise qui m'a un peu pris à contre-pied. À la place du livre escompté proche de la dystopie avec une dose certaine d'action pure, on est en réalité plutôt dans le roman intime. À l'occasion d'un contexte particulièrement dramatique, les angoisses existentielles sur le couple, la maternité, le deuil ou l'épanouissement professionnel souvent propres à la littérature blanche prennent ici un autre relief. Et en effet, rien de tel qu'une catastrophe de cette ampleur pour rebattre les cartes et changer les perspectives de tout un chacun. De quoi faire réfléchir.