L'ange de la mort, tel est le surnom attribué au médecin Joseph Mengele. Un surnom bien lyrique contrairement à ces quelques pages qui relatent sa fuite en Amérique latine.
L'auteur semble, en effet, adopter une écriture relevant davantage du journalisme que du roman bien qu’il s’immisce parfois dans la tête de son protagoniste pour nous révéler ses pensées de façon inopportune.
Tout comme l’écriture est parfois sèche, le découpage du roman se fait en chapitres très brefs qui, à mon sens, coupent le rythme du récit plus qu’ils ne le font avancer. Ces chapitres nous présentent des petits épisodes de vie qui défilent sans que l’on ait le temps de les voir passer et s’éparpillent comme pour échapper à une traque alors même que le lecteur tente de les apprivoiser.
L’écriture se fait souvent distante, laissant le lecteur en position d’observateur lointain. Rares sont les descriptions de l’environnement ou des personnes, pourtant nombreuses, que va côtoyer Mengele. L’ensemble est souvent très factuel et semble vouloir aller à l’essentiel. Par moments, l’auteur prête des traits humains au médecin, semble se pencher davantage sur sa personnalité mais sans beaucoup de succès. Peut-être est-ce un choix délibéré. Celui de garder une distance et de ne faire de Mengele qu’un pantin raciste et orgueilleux, vide de pensées, dont l’histoire se résume en lieux et dates.
Un style plus journalistique que littéraire, une trame trop lisse, et un personnage évoluant dans un épais brouillard que le lecteur aura du mal à traverser.