Dès les premières lignes, et surtout après avoir rencontré Clarissa, j’ai ressenti comme une vibe que j’ai déjà connue auparavant. Après réflexions, je me suis rendu compte que ce roman m’évoquait un peu Ghost Whisperer, une série que j’adorais à l’époque. Bien entendu, c’est très différent, avec un côté horrifique et tragique que l’on pourrait potentiellement retrouver dans Supernatural (même si je n’ai pas vu cette série en entier, seulement un épisode qui m’a traumatisée ah ah). En bref, c’est un récit qui s’adresse à un public cible en particulier : les amateurs et amatrices de surnaturel, avec une dose de suspense et d’histoires passées. Parce que, oui, ce roman contient des liens avec le passé, et au fil de la lecture, nous sommes amenés à tisser des passerelles entre ce qui a été et ce qui est, afin de comprendre comment arrêter ce qui sera. L’autrice ne perd pas de temps ; à peine les premiers chapitres sont-ils passés que des événements dramatiques surviennent, m’ayant laissé plusieurs fois la sensation d’être impuissante. Je lisais, lisais, lisais, toute penaude. Je ne pouvais RIEN faire, Clarissa non plus, et ça a parfois été très dur. Si ça n’avait pas été une relecture de BAT, je l’aurais sûrement lu moins vite, non pas parce qu’il ne me plaisait pas, mais pour pouvoir me remettre de certaines scènes inattendues. Si vous êtes un amateur ou une amatrice de lectures fantastiques et horrifiques, à la sauce Graham Masterton, Stephen King ou, pour les connaisseurs, Frédéric Livyns, je peux vous assurer les yeux fermés que vous adorerez La Divinatrice.


Là où l’autrice montre selon moi tout son talent, c’est avec son style d’écriture. Quelle claque ! Dawn G. Harris a le chic pour décrire des ambiances en jouant sur nos sens tels que l’odorat ou l’ouïe, et bien entendu la vue, le toucher et le goût. Elle arrive à alterner entre tout cela dans ses descriptions, avec un naturel si prenant, que l’on se retrouve malgré soi immergé dans le quotidien de Clarissa. Les mots employés sont accessibles, ni trop compliqués ni trop simples, et les passages très explicatifs n’ont rien de lourd. Elle maîtrise son univers, les liens entre le début, le milieu et la fin, construit de très bons personnages auxquels on s’attache vite (malheureusement…) et on se sent vite plongés dans les lieux où se déroulent les péripéties. À la base, il s’agissait d’un roman en anglais, que Livr’S Éditions a traduit. Sincèrement ? Je n’ai jamais vu une traduction aussi méticuleuse et respectueuse. Alors, non, je n’ai pas lu la version originale car je n’ai pas encore le niveau en anglais mais, contrairement à certains romans traduits que j’ai lus, celui-ci paraît naturel sans pour autant être truffé de répétitions ou formulations mal comprises et retranscrites. Ce roman a subi un travail de malade, à tel point que j’ai vécu ma relecture de BAT comme si je lisais le roman déjà publié. Alors publié… il doit tout simplement être incroyable !


Mais pourquoi est-ce un frôlement de coup de cœur, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce que j’ai un seul truc à dire de « négatif », et c’est sur la fin. Bien entendu, ce n’est que mon avis et mon ressenti, rien de méchant, et peut-être que d’autres personnes aimeront ce parti pris. Selon moi, l’excipit (aka la toute fin du livre) est un excipit sans conclusion. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de fin précise, je n’ai pas senti une résolution ou une révélation plus importante qu’une autre, d’autant que cela semblait légèrement précipité. J’ai eu la sensation de lire un roman de 430 pages, super bien décrit, avec beaucoup de liens et de logique, des événements qui avaient du sens, et puis… La fin n’a pas comblé mes attentes de lectrice, n’a pas répondu à toutes mes questions et m’a paru un poil rapide. Ceci dit, un excipit sans conclusion, également nommée « fin ouverte » peut tout à fait convenir à d’autres personnes. J’aime beaucoup ce type de fin, c’est sur ce roman que cela n’a pas bien pris pour moi.


En revanche, rien que pour sa façon d’approfondir ses personnages et les ambiances, Dawn G. Harris me donne envie de la lire à nouveau, dans d’autres contextes. J’ai adoré suivre Clarissa, ses peines, ses doutes, ses réflexions, son enfance, et j’ai aussi apprécié découvrir son entourage à travers son regard. Beaucoup de personnes gravitent autour d’elle, et même s’ils sont peu exploités (personnages secondaires be like), ils étaient tous importants dans l’avancée de l’intrigue et l’évolution de Clarissa. J’ai aussi beaucoup aimé sa colocataire mais au vu de mon souvenir des noms, je préfère ne rien dire que me tromper. Si vous lisez, vous verrez par vous-mêmes après tout ?


Grosso modo, La Divinatrice est un roman mêlant à la fois fantastique et horreur. Il propulse loin des ombres une nouvelle autrice en devenir et amie de Graham Masterton, Dawn G. Harris, qui mérite beaucoup de succès. Elle maîtrise les codes du genre, avec un style fluide qui joue sur les sens, immergeant ainsi ses lecteurs. Malgré la fin qui ne répond pas à mes attentes (et qui sont personnelles), cette autrice réussit un tour de force extraordinaire. Haletante, son histoire ne m’a pas lâchée. Comment aurais-je pu la quitter des yeux si longtemps ? Cet art de tenir en haleine jusqu’à la dernière ligne, surtout moi qui galère à lire sur ordinateur et à lire tout court depuis quelques années, ce n’est pas un don donné à tous les artistes. Alors, si vous hésitez à le lire, arrêter de penser : foncez. D’autant que la couverture est méga super canon.


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PapillonVoyageur
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Créée

le 20 juin 2022

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