Titre de "classique" mérité

J'avais entendu parlé de cette oeuvre de part tout un tas d'oeuvres culturelles qui en sont inspirées et j'ai voulu lire l'original avec un apriori positif car je suis très client de la "mythologie religieuse" (je ne sais pas si c'est le bon terme) en général.

Et bien je n'ai pas été déçu ! J'ai beaucoup aimé le voyage de Dante a travers l'enfer et le purgatoire (un peu moins sa montée dans les différents ciels du paradis mais j'y reviendrais).

Un des points que j'ai beaucoup apprécié pour la partie "Enfer" est l'emprunt a d'autres mythologies pour le constituer, on y retrouve des personnages issus de la mythologie grecque et Latine pour garder les différentes couches ou bien faire souffrir leurs occupant.es tout simplement.

Or, après je ne suis clairement pas un expert de la literature de cette période (XIII et XIVe siècle) mais je trouve que dans beaucoup d'oeuvres médiévales les artistes restent centrés sur l'imagerie chrétienne (ce qui est logique) donc j'ai apprécié ce coté "humaniste" de Dante qui cherche a puiser dans l'imagerie occidentale dans son ensemble (de son époque).

Aussi dans un sens je m'identifie au personnage car moi aussi, de passage dans le monde des morts, je me retrouverais fasciné devant les grands artistes et philosophes de ce monde et la possibilité de discuter avec eux.

Et le fait que bien que grandement respectés par l'espèce humaine et par l'église Catholique ces personnages sont cantonnés au premier cercle de l'enfer car nés avant le christianisme peut être vu comme une critique indirecte du catholicisme (peut être un peu tiré par les cheveux mais je l'ai ressenti comme ça)

Le purgatoire marque un tournant car jusqu'ici Dante n'éprouvait pas de difficultés a traverser l'enfer car il était guidé par Virgile et la grace divine et il n'est de toute façon pas mort.

Mais a présent il doit monter la montagne du purgatoire et cette tache lui est difficile car contrairement aux ames qui le montent, il a maintenu son enveloppe corporelle.

Dante doit effacer ses sept péchés capitaux avec des épreuves en rapport avec chacun et je trouve cette interprétation très intéressante, d'autant que la difficulté d'éffacer un péché dépend d'a quel point l'âme a fait ce péché sur terre, dans le cas de Dante c'est l'orgueil qui représente l'épreuve la plus difficile.

J'aime beaucoup cette interprétation du purgatoire, le fait d'affronter nos démons et que le paradis est a nous une fois que nous les avons tous battu est aussi un bon mantra ici bas (sans forcément que les démons soient d'ordre religieux).

L'oeuvre est aussi très cohérente tout du long et Dante fait attention au détail, notamment Virgile qui ayant accompagné Dante ne peut accéder au paradis comme lui car étant né avant jésus christ et n'ayant pu être baptisé, un point qu'on a pu oublié arrivé à cette étape du livre.

La partie du paradis m'a beaucoup ennuyé pour le coups et je n'en ai pas retiré grand chose à part que les différents ciels correspondent aux astres du système solaire connus au XIVe siècle (la lune, le soleil et les planètes de mercure à Saturne).

On retourne dans une imagerie très chrétienne et on perd les autres mythologies (ce qui fait sens mais le rend plus fade en comparaison avec les deux premières parties).

Il y a aussi tout au long du livre énormément de symbolisme principalement autour du chiffre 3 (3 parties de 33 chants, 9 ciels/enfers/étages, tercets, les trois têtes de Satan qui dévorent Brutus Cassius et Judas, père fils saint esprit...) ce symbolisme est plaisant a trouver tout au long de l'oeuvre une fois qu'on s'en rend compte.

L'oeuvre est cependant difficile a lire, j'ai probablement du passer à coté de 80% du contenu au moins et le coté poétique est perdu dans la traduction donc ce serait mentir que de le noter plus haut.

Voila je sais pas si ma critique est claire et elle sera amenée à changer parce que je compte relire cette oeuvre pour essayer d'améliorer ma compréhension, mais le titre de classique est mérité ici.