Passionné depuis toujours par la culture occidentale, je ne m'étais pour ainsi dire jamais, ou presque, tourné vers la culture orientale, et n'aurais sûrement jamais lu ce livre si on ne me l'avait pas offert par un (heureux) hasard... C'eut été une grave erreur.

On s'attache de plus en plus au roman et à ses personnages au fur et à mesure de la lecture : d'abord : « oui, je le conseillerai » , puis, « il est vraiment sympathique ce petit bouquin », et enfin « il est quand même très profond... ». Très profond, et surtout, c'est sa caractéristique principale, très humain. Un livre très humain, qui unit avec beaucoup de justesse une aide ménagère, son fils passionné de baseball, et le professeur de mathématiques à la retraite chez qui elle travaille. Un professeur qui, suite à un accident, ne dispose plus que d'une mémoire de quatre-vingt minutes... Tous les matins, la narratrice doit de nouveau se présenter à lui. Mais, même si le professeur oublie tous les jours leurs moments passés ensemble, elle et son fils n'en finissent pas d'apprendre du professeur...

Ce qui m'a surtout frappé, c'est l'évolution des personnages sur le plan psychologique : on en apprend assez peu sur leur passé, mais suffisamment pour pouvoir les comprendre , les excuser parfois : même la veuve, qui héberge le professeur et semble au premier abord froide, distante, vile et cruelle, s'humanise au fil du roman...

S'il fallait pinailler, je dirai tout de même que le roman ne m'a pas paru assez larmoyant pour atteindre le cap du chef-d’œuvre : Ogawa avait assez de talent pour écrire du "gnan-gnan bien fait", qui va chercher les larmes du lecteur et le touche au plus profond de son être.

Il me serait difficile d'en dire plus sans trop en dévoiler sur l'histoire, mais j'achèverai cette critique par un conseil : ne prenez pas peur si vous ne connaissez rien, ou pas grand chose, sur les mathématiques ou le baseball : ce n'est pas là l'enjeu du roman. La véritable leçon que nous donne le professeur Ogawa, c'est une leçon d'amitié, d'amour et d'humanité.
Quentin_Boussar
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le 10 mars 2014

Modifiée

le 10 mars 2014

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