Ayant, depuis quelques temps, l'envie d'élargir mes horizons livresques, j'ai eu la subite idée de m'attaquer au célèbre cycle de "l'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire", je parle bien sûr de la série des Rougon-Macquart de Monsieur Émile Zola.C'est donc avec cet engouement que j'ai commencé, non sans crainte, la lecture du premier des vingt romans de cette épopée familiale, me plongeant dans la France de 1851.
Pour moi, Zola c'était le truc lourd et indigeste qu'on nous obligeait à lire au collège ou au lycée, à une époque où on nous imposait des lectures sans nous communiquer l'amour de celle-ci.Je comprends maintenant que je n'étais simplement pas prêt pour ça, à l'aube de mes quinze ans.


Me voici donc vingt ans plus tard, à faire l'éloge d'un livre dont je ne me serais même pas servi comme cale pour une table lors de mes années d'éducation nationale!
Quand je parle de Zola en tant que peintre littéraire, c'est pour essayer de définir sa puissance à utiliser les mots de notre bon vieux français, comme autant de coups de pinceaux afin de restituer une toile reflétant notre Histoire, mais aussi notre nature humaine jusqu'à ses profondeurs les plus abjectes.
La Fortune des Rougon pose ainsi les origines d'une famille dont nous suivrons les membres, bâtards ou légitimes, lâches ou honnêtes, travailleurs ou fainéants, ambitieux ou indifférents, pendant le règne de Napoléon III. Une fois le contexte historique assimilé, il ne reste plus qu'à contempler la précision de la description de l'humanité au travers de ces personnages qui nous renvoient à nous même malgré les 170 ans qui nous séparent.



Et il songeait à ces poussées d'une famille, d'une souche qui jette des branches diverses, et dont la sève âcre charrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différemment tordues, selon les milieux d'ombre et de soleil.Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un éclair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang.
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Jean-baptisteLepelti
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le 2 août 2016

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Jay Bee

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