Highway to hell
Roman fleuve, grandiose fresque historique qui se déroule sur près de 25 ans, "La griffe du chien" est l'histoire d'un duel, celui qui oppose Adan Barrera, narcotrafiquant mexicain, et Art Keller,...
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le 23 juil. 2018
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Roman fleuve, grandiose fresque historique qui se déroule sur près de 25 ans, "La griffe du chien" est l'histoire d'un duel, celui qui oppose Adan Barrera, narcotrafiquant mexicain, et Art Keller, agent incorruptible de la DEA (Drug Enforcement Administration), la brigade des stups étasunienne. Embrassant par la même un ensemble bien plus vaste de sujets : la C.I.A, les FARC, la théologie de la libération, les mafias new-yorkaises, la prostitution de luxe, la corruption au Mexique, et j'en passe.
Plus qu'un roman sur la drogue, c'est un roman sur la politique des Etats-Unis en Amérique Latine durant le dernier quart du 20ième siècle. Inutile de préciser que c'est pas joli-joli, et que les narcotrafiquants font parfois figure d'enfants de chœur en comparaison de la C.I.A. Intéressant également de voir à quel point, l'évolution de ce business illégal qu'est le trafic de drogue est en tout point similaire à celle du business légal : financiarisation, mondialisation des échanges et émergence des technologies de la communication.
Le scénario est trépidant, et bien évidemment sanglant : rares sont les protagonistes qui en réchappent à vrai dire, et les victimes de cette hécatombe au long cours ne meurent pas vraiment dans leur lit. Ca se lit très bien. L'écriture est nerveuse, phrases courtes qui expriment les pensées de personnages qui vivent dans l'urgence. Personnages qui sont formidablement campés par l'auteur, d'une épaisseur rare dans ce genre littéraire.
Et à l'instar de toute les œuvres majeures (films comme romans) qui traitent de mafias, la dimension morale, religieuse est omniprésente dans la "Griffe du chien". Avec des personnages souvent dépassés par leurs destinées, mais dont la conscience parvient de temps à autre à rester éveillée. Avec une frontière souvent ténue entre le bien et le mal, que flics comme voyous franchissent allègrement à plusieurs reprises, tant ils sont écrasés par l'enfer qui se déchaine autour d'eux. Il y a du Graham Greene dans ce Don Winslow...
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le 23 juil. 2018
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le 23 juil. 2018
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Peur ! Voilà ce que m'inspirait cette griffe du chien avant de l'ouvrir : peur de ses 800 et quelque pages, peur aussi des critiques dithyrambiques vues partout sur ce "chef d'œuvre". J'ai toujours...
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